Une drôle de nouvelle agite le Bangladesh depuis hier. Le chanteur Hero Alom a été arrêté et interrogé par la police pour avoir “massacré” des chansons du répertoire national.
Des classiques bangladais intouchables
Arrêté chez lui à six heures du matin, le chanteur aux deux millions d’abonnés raconte avoir été “torturé mentalement pendant huit heures” par la police de la ville de Dacca. En cause, ses vidéos où il reprend des chansons du prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore et du poète Kazi Nazrul Islam, considérés comme des “trésors nationaux.” Rabindranath Tagore est connu pour avoir modernisé la forme de la langue Bengale, donnant naissance au bengali, tandis que le poème “Le Rebelle” de Kazi Nazrul Islam est célébré dans le monde entier.
Une garde-à-vue de huit heures
Après être tombé sous le feu des critiques en ligne, la police de Dacca finit par l’arrêter et l’interroger sur ses motivations. “Il a totalement perverti le style traditionnel. Nous lui avons demandé pourquoi il avait fait cela. Il nous a assuré qu'il ne le referait plus”, a déclaré l’inspecteur en chef Harun ur Rashid. Il aurait signé un message d’excuses et aurait promis de ne plus chanter le répertoire national. Mais selon Hero Alom, les policiers lui auraient également demandé de changer de nom en lui indiquant qu’il “n’avait rien d’un héros.” La police nie le dernier fait, mais des voix se sont élevées pour la liberté d’expression du chanteur. “Il semble que l'on ne puisse plus chanter librement au Bangladesh”, a déploré le chanteur.
Maud Baheng Daizey
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