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Cinéma : Novembre, hommage ou pure fiction ?

« Chronologiquement parlant il est toujours trop tôt pour les victimes », déclare Sophia Seco, directrice générale de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs). Sorti en salles le 5 octobre, Novembre de Cédric Jimenez se concentre sur les cinq jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre. Avec Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain en tête d’affiche, le long-métrage suit la brigade de la SDAT (sous-direction anti-terroriste, ndlr) dans leur traque du coordinateur des attentats de novembre 2015. Simple hasard ou stratégie de la production, le film est disponible seulement quelques mois après la clôture du procès dont le verdict a été prononcé le 29 juin dernier. Le long métrage s’inscrit alors dans une temporalité inédite qui pourrait bousculer les familles de victimes, premiers concernés. « A peine sept ans plus tard, il est encore trop tôt pour les victimes de se remémorer une telle période mais sur le plan judiciaire, le chapitre est définitivement terminé donc la date de sortie est plutôt bien choisie », constate Sophia Seco. Catalogué comme une fiction, Novembre se base sur les faits passés pour écrire une histoire différente de celle que nous avons vécu, sept ans en arrière.

Une nouvelle approche cinématographique

Si nous avions l’habitude des documentaires relatant des tragédies historiques, le grand écran s’en inspire désormais pour créer un nouveau genre de fiction sur fond de réel. Ces films ouvrent une porte à une nouvelle ère du cinéma qui permettra de ne jamais oublier ce qu’il s’est réellement passé. « C’est important d’avoir des films comme celui-ci pour sensibiliser la société sur ces périodes de l’histoire. Il ne faut surtout pas faire tomber ces tragédies dans l’oubli », appuie Sophia Seco. Cependant, nous pouvons nous questionner sur l’économie générée par ces productions, difficiles à classer dans une catégorie cinématographique précise. « Symboliquement le film devrait être associé aux principaux concernés et reverser une partie des bénéfices à une association pour avoir une vraie connexion avec les victimes », poursuit-elle. Entre documentaire, hommage et fiction, il est difficile d’avoir un avis sur une retranscription du vécu des victimes étant donné que chacune percevra le film d’une manière différente. Par ailleurs Novembre partage l’affiche avec son homologue Au Revoir Paris d’Alice Winocour, suivant une rescapée de l’attentat qui ne se souvient plus de l’attaque.

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