Connexion sauvage : c’est quoi le but ?
Ce n'est pas un Nième documentaire animalier, c'est une véritable réflexion sur notre société actuelle qui court après la productivité, l'abondance, le bonheur... Alors qu'il est peut-être juste à quelques 500 mètres de chez soi. Il donne à voir l'extraordinaire à portée de jumelles.
Un projet breton (un peu fou)
Connexion Sauvage a été réalisé en 6 mois. Il a été entièrement filmé dans la forêt de Ploërdut, une vaste commune rurale de 1500 habitants, en plein centre de la Bretagne. Quand on sait que le film voit le jour grâce à du matériel de photographie (et non de vidéo), par un apprenti vidéaste autodidacte et son acolyte passionné, il y a de quoi tomber des nues. Il aura fallu 4 journées de 17h de tournage pour filmer le scénario tiré des prises de Vincent.
Des avants-premières dans plus de 20 cinémas de Bretagne. Une des dernières en date, celle du Ti Hanok à Auray comptait 54 personnes dans ses sièges rouges. J’y étais, alors je vous raconte.
Ce n’est pas un énième documentaire animalier
Le projet, ce n’était pas de nous donner envie de nous mettre à la photographie animalière. Ca peut au contraire nous décourager de le faire : ça coûte cher, c’est chronophage, c’est technique et aléatoire en même temps… Clairement, c’est pas fait pour tout le monde. Non, le projet c’est de nous montrer ce qu’il y a à côté de chez soi. La nature brute, dans la forêt d’à côté, avec sa vie, ses mystères et ses surprises.
Ce qui compte pour Vincent Rannou, ce n’est pas la prise. Peu lui importe de photographier une espèce rare ou typique, une espèce lointaine ou inaccessible. Il se consacre à la richesse locale. Dans un soucis écologique, au fond, il donne à voir ce que l’ordinaire à d’extraordinaire. Inutile de se payer un billet d’avion pour aller voir les lions en réserve, inutile de se payer un ticket de zoo pour voir un éléphant. Rien ne vaudra jamais l’introspection d’une promenade en forêt ni l’émotion gigantesque d’une rencontre avec une famille de sangliers.
La qualité du film
La contemplation est le maitre-mot de ce long métrage d’une heure. Du plus petit élément de nature comme la mousse, aux immensités de la forêt de conifères. De l’immobilité totale qu’exige l’affût au vol filant d’un drone entre les troncs. Vincent a su s’entourer de personnes qui ont partagé son envie et ses valeurs, dont Thibault Maitrejean, un créateur vidéo de Saint-Brieuc.

Mais qui est Vincent Rannou
Il ne se perd pas dans la forêt et n’a plus peur de la nuit. Au contraire, aujourd’hui il dort même dans un hamac entre deux arbres par 5 degrés, rien que pour être sur place aux aurores et capturer les meilleurs images possibles.
Vincent part de loin. Ancien athlète de compétition, il est champion de Bretagne élite duathlon en 2017. A la suite de quoi, il a décidé de troquer le sport contre la photographie. Ce n’est pas son métier, c’est sa passion. Il l’exerce en dehors de ses 35 heures de boulot, les soirs et les week-end. Finalement, c’est 4 ans de pratique et d’apprentissage, soit 400 heures passées en forêt.
Sa première production publique est son album photo Connexion Sauvage publié en 2021, en collaboration avec Jessy Cottineau. Ce livre est disponible à la vente dans la boutique en ligne de l’association de sauvegarde de la faune sauvage bretonne Trisk’ailes, à qui 25% des ventes est reversé.
Puis, il a investi ses propres fonds dans la création de son tout premier film, du même nom. Et Vincent, il voit encore plus loin.
Un deuxième projet dans le viseur
Comme dans la forêt, Vincent suit son intuition. Fort de sa première expérience en cours et des retours sur Connexion Sauvage, il a déjà en tête les grandes lignes de la suite. Ce sera un deuxième film. Il sera plus long, plus complexe, plus professionnel et se consacrera à un territoire plus vaste (toujours en Bretagne, bien sûr) et à une plus grande quantité d’espèces.
Tout ce qu’il faut pour que ce projet voit le jour, c’est que Connexion Sauvage soit vu, revu et recommandé. Pour faire vivre le cinéma et pour donner à voir la nature, celle qui compte, ça vaut le coup.
Toutes les prochaines programmation du film sont disponible sur son site internet.
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