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A quoi ressemblerait le monde sans oiseaux ?

Birds of America pose cette question tout au long des 80 minutes de métrage. Elle commence par une introduction osée qui oppose le passé luxuriant au présent grisonnant. Jacques Loeuille, réalisateur de plusieurs documentaires, remet en perspective l’érosion de la biodiversité dans la chronologie humaine en s’attaquant au siècle de la révolution industrielle dans le Nouveau Monde : les futurs États-Unis. C’est à travers le travail d’inventaire et de représentation du naturaliste français Jean-Jacques Audubon (1785-1851), considéré comme le premier écologiste, que l’on se demande : comment a commencé la disparition des oiseaux ?

Le rapport de l’humain à la nature

Du début à la fin, il s’agit de montrer que l’humain n’a pas cherché à cohabiter avec le vivant de son environnement. Quand les néo-americains ont découvert les merveilles du nouveau continent, ils se les sont tout de suite appropriés comme de vulgaires objets pour se les offrir, pour en faire de la décoration. Les oiseaux sont devenus des signes extérieurs de richesse, preuves du prestige.

Dans le même temps, le sauvage est aussi perçu comme étant un obstacle à la prospérité et à la productivité. A l’époque, on chasse les oiseaux qui s’en prennent aux cultures. Des nuisibles, c’est ainsi que sont catégorisés, aujourd’hui encore, les animaux "susceptibles d’occasionner des dégâts" sur les activités et productivités humaines. Ce statuts juridique, qui nous autorise à tuer un animal de sang-froid, ne repose sur aucune preuve scientifique d’impact réel ou de surpopulation effective. C’est un statut arbitraire donné par les lobby de la chasse et de l’agriculture. Vous connaissez dans doute le renard roux, et vous l’adorez n’est-ce pas ? Sachez, qu'il finira sans doute comme la perruche de Caroline qui a été exécutée jusqu’au dernier individu, volontairement. A moins que nous ne prenions assez de recule pour comprendre que d’entre les humains et les animaux, les nuisibles ce sont bien nous... Les animaux n'étaient-ils pas là avant nous, tout comme les Indiens étaient là avant les Américains ?

Aigrette tricolore (ou Héron de Louisiane) de Jean-Jacques Audubon

Les oiseaux sont comme les indiens, ils ont petit à petit disparu du paysage

Entre Indiens et oiseaux, voici le lien

Birds of America nous envoie dans un passé douloureux en faisant le parallèle entre la répression des indigènes par les néo-americains assoiffés de territoire à conquérir et la destruction des oiseaux par anthropocentrisme.

De la même façon qu’on a éteint la culture indigène aux États-Unis pour la transformer en monument en nommant les villes et les États avec des mots indiens, on a décimé les oiseaux que l’on a fini par transformer en bêtes curieuses dans des cages.

Protéger la nature au lieu de la pleurer

Si le visionnage de ce documentaire vous frustre parce que vous trouver que ça manque d’oiseaux, d’oiseaux vivant en tout cas, c’est qu'il vous aura au moins montré le danger de l'avenir. Posez-vous la question : comment le monde se porterait-il sans battement d’ailes, sans chants au levé du soleil, sans cri d’alerte, sans nid sous vos fenêtres ?

Il est temps d’agir avant de devoir tout enfermer dans des parcs zoologiques afin de maintenir artificiellement des animaux sur Terre. Le bien-être animal n’est pas la seule cause en jeu. Il s’agit de la pérennité de l’humanité qui est menacée par l’extinction de la faune sauvage.

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