Avant de mourir elle me souriait
Une épidémie de suicide
Rose, psychiatre passionnée, travaille un peu trop. Et alors qu’elle aurait dû rentrer tranquillement chez elle auprès de son mari transparent, elle assiste au suicide d’une femme souriante. En effet, y a de quoi passer une sale journée (une sale semaine, voir une sale vie entière !).
Très vite, Rose croit avoir à faire au même Mal que celui qui a rongé et fini par tuer sa patiente. La voilà donc contaminée !
Un air de déjà-vu
Le film n’a pas grand-chose d’original, c’est la première chose qui frappe (après les cisailles).
D’abord, le scenario classique de la malédiction que le personnage principal va s’échiner à tenter de briser. Ca fait pas mal écho à Jusqu’en Enfer (une banquière qui se voit maudite après avoir refusé de l’aide à une gitane vénère) ou à Sinister (des crimes familiaux perpétrés dans des maisons toutes reliées entre elles par spoiler). C’est cool, mais on devine comment ça finit direct.
En parlant de nos pouvoirs de devins : la suite des événements est trop facile à anticiper. On connaît les réponses aux questions de Rose quasiment avant qu’elle ne se les pose, et quand elle comprend, on ne peut pas s’empêcher de trouver ça lent.
Niveau lenteur, il n’y a pas que le scénario qui est responsable, il y a aussi la caméra. Les demi-tour ultra lent qui sont censés faire de l’invisible une source d’appréhension intense chez le spectateur sont trop souvent exploités et 2 fois sur 3, ça tombe à plat ou ça ennui. Dans la même veine, on a les jump scare à répétition. Alors certes, ils sont bien faits de manière générale, mais sont-ils tous utiles ?
Je relèverai une dernière chose: le cliché du conjoint qui ne croit pas sa compagne et la prend clairement pour une folle-dingue. C’est l’unique moyen que la plupart des scénaristes trouvent pour isoler le protagoniste. C’est sûrement, aussi, la réaction la plus réaliste face à une annonce comme : “Je vois un esprit maléfique qui me sourit”, mais quand même !

Pourquoi voir Smile au cinéma (malgré tout) ?
Smile est un film à sensation, c’est du spectacle. Ne pas le voir au cinéma, c’est manquer le travail remarquable qui a été fait avec l’image et le son.
Je tiens à souligner l’ambiance de malaise qui pèse tout au long du film. C’est sans doute lié à la photographie tout en nuances de gris terne. Mais c’est aussi dû au contexte et aux décors principaux du film : l’hôpital psychiatrique. Un lieu angoissant pour au moins deux raisons : 1) la présence de patients tous plus malades et malheureux que les autres, 2) le surmenage du personnel face à l’affluence de patients.
Ces choix méticuleux sont habillement complétés par la métaphore du sourire malveillant. Dans ce long-métrage, les codes sont inversés, un peu comme les plans caméra qui montrent le ciel en bas. C’est déroutant. Comme l’ex-petit-ami qui se retrouve plus préoccupé par la situation de Rose que son propre mec actuel. J’aime les symboliques !
Enfin, le son sert parfaitement le film. La bande-originale et les bruitages en tout genre ont leur importance. C’est encore une fois quelque chose dont on se priverait en le voyant en dehors d’une salle de cinéma. Dommage, c’est sans doute ce qu’il y a de plus flippant.
Notation
Humour : - -
Gore : +
Malaise : ++
Peur : ++
Vous aimerez Smile, si vous avez aimé...
- Hérédité de Ari Haster (2018), pour le malaise et l’ambiance ;
- La Proie d’une ombre de David Bruckner (2021), pour l'expérience sensorielle ;
- Et un peu Jusqu’en Enfer de Sam Raimi (2009), pour la malédiction à briser.
Le saviez-vous ?
- Smile a été créé par le Joker en personne (c’est évidemment faux)
- C’est le premier long métrage de Parker Finn, ça promet !
- On apprend à sourire avant même d’apprendre à parler : de quoi faire flipper maman et papa au berceau
- Après deux semaines, Smile est le deuxième film le plus vu en France derrière Novembre un film très gai sur le terrorisme. Merci Halloween.
Commentaires