En Grèce, un scandale d’espionnage oblige le directeur des renseignements à démissionner

Panagiotis Kontoleon a quitté ses fonctions après les révélations d’espionnage d’un journaliste et d’un politique grecs. Il avait été nommé directeur en août 2019.

Le logiciel espion Predator en cause

“Le directeur des services nationaux de renseignements Panagiotis Kontoleon a présenté sa démission (...) qui a été acceptée par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis”, a expliqué un communiqué gouvernemental. Le secrétaire général du Premier ministre Grigoris Dimitriadis a également posé sa démission. Il est accusé d’être “lié à des personnes physiques et morales directement ou indirectement impliquées dans l’affaire d’écoutes téléphoniques” de Nikos Androulakis, chef du Pasok-Kinal (parti politique de gauche), et du journaliste grec Thanassis Koukakis, spécialisé dans les affaires financières. 

Le gouvernement coupable ?

L’information a été rapportée par les sites d’investigation Reporters United et Inside story. Thanassis Koukakis avait saisi la justice après que son téléphone ait été surveillé via Predator, un logiciel créé à Chypre. Même son de cloche pour Nikos Androulakis, qui avait fait les frais d’une tentative d’espionnage il y a une semaine et avait porté plainte auprès de la cour suprême. Le gouvernement a exclu “toute implication de l’Etat” et assuré qu’il n’avait jamais acheté le logiciel Predator, pour la troisième affaire d’espionnage de l’année en Grèce. Pour Nikos Androulakis, le gouvernement pourrait bien être impliqué et chercherait à “minimiser” l’affaire. “Predator figure parmi les logiciels espion les plus chers inaccessibles aux particuliers”, a précisé Anastasios Arampatzis, spécialiste de cybersécurité. Le logiciel “comprend de nombreux niveaux de sécurité dont seulement un État pourrait avoir besoin.”

Maud Baheng Daizey