Ce matin à neuf heures, la centrale n’était toujours pas reconnectée au réseau électrique suite à des bombardements. Les six réacteurs ont été à nouveau alimentés il y a moins d’une heure, grâce à un câble électrique relié au réseau national, selon la compagnie Energoatom.
Un détournement de l’énergie nucléaire
La coupure de la centrale s’apparente à un “détournement de l’énergie nucléaire ukrainienne” par les Russes selon les Etats-Unis, qui ont vivement réagi à l’aube. “L'électricité qu'elle produit appartient de droit à l'Ukraine et toute tentative de déconnecter la centrale du réseau ukrainien pour rediriger l'électricité vers les régions occupées est inacceptable", a déclaré à la presse un porte-parole américain, Vedant Patel. “La Russie a mis les Ukrainiens, tout comme l'ensemble des Européens, aux portes d'une catastrophe nucléaire”, selon le président Volodymyr Zelensky.
Total Énergies innocent ?
Ce matin, l’entreprise Total Énergies a nié à nouveau fournir du kérosène à la Russie, après avoir été accusée mercredi 24 août par Le Monde et l’ONG Global Witness du contraire. L’entreprise n’est pas directement basée en Russie, mais codétient à 49% Ter Neftegaz, l’entreprise exploitant le champ gazier russe de Termokarstovoye. Les 51% restants sont détenus par la Russie, les deux se servant du gaz de Termokarstovoye pour alimenter les avions de guerre. Total Énergies aurait été impliquée au moins jusqu’à la fin juillet. La chaîne d’approvisionnement aurait été retracée, images satellites à l’appui. Après une enquête interne, Total affirme aujourd’hui que “tous les condensats instables produits par nos filiales et coentreprises, y compris Ter Neftegas, arrivent dans notre usine de traitement des condensats de Purovsky. L'usine de Purovsky stabilise également les condensats d'autres producteurs russes, dont la part dans la charge de l'usine ne dépasse pas 20 %. La gamme de produits dérivés comprend du carburéacteur qui est exclusivement exporté hors de Russie, et il n'a même pas la certification pour être vendu à l'intérieur du pays.” L’entreprise conclut “que les publications médiatiques et les appels à enquêter sur les activités de Total Énergies dans nos sociétés communes n'ont absolument aucun fondement factuel.”
Maud Baheng Daizey
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