Le chef de la police nationale a posé sa démission aujourd’hui, après avoir été critiqué pour des défaillances dans la sécurité de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe.
Un assassinat politique et le choc d’une Nation
Le 8 juillet dernier, alors qu’il prononçait ce matin un discours dans la région de Nara, Shinzo Abe a été victime d’une attaque à main armée. Il est décédé quelques heures plus tard à l’hôpital. Le suspect avait été interpellé dans les minutes qui avaient suivi, en possession d’une arme artisanale. Âgé d’une quarantaine d’années, Tetsuya Yamagami faisait partie de la Force maritime d’autodéfense japonaise. Lors du discours de Shinzo Abe, le tireur s’est glissé dans son dos avant de le toucher à bout portant. Tetsuya Yamagami a expliqué aux policiers avoir voulu tuer Shinzo Abe pour ses liens avec la secte Moon. Sa propre mère, membre du culte depuis 1998, aurait ruiné la famille à force de donations financières, expliquant la vengeance du tireur. Partout dans le monde, les dirigeants d’Etats et d’institutions internationales avaient fait part de leur inquiétude et de leur soutien à l’ancien Premier ministre japonais. Véritable figure politique du pays, Shinzo Abe a été le Premier ministre de 2012 à 2020, et le chef de la Chambre des représentants du Japon depuis 1996. Pour l’heure, Tetsuya Yamagami fait l’objet d’une évaluation psychiatrique dont les résultats ne seront connus que fin novembre.
Une sécurité défaillante
“Nous avons décidé de réorganiser notre équipe et de repartir sur de nouvelles bases en ce qui concerne nos missions de sécurité, et c’est pourquoi j’ai proposé ma démission”, a déclaré en conférence de presse Itaru Nakamura. Aucune date de remplacement n’a été communiquée pour l’heure. Le lendemain de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, les premières remontrances avaient fusé à l’encontre du chef de la police nationale. Selon Tomoaki Onizuka, chef de la police de Nara, préfecture où Shinzo Abe a tenu son dernier discours, il était “indéniable qu’il y avait eu des problèmes avec les mesures de garde et de sécurité de l’ancien Premier ministre. Il est urgent que nous menions une enquête approfondie pour clarifier ce qui s’est passé”, avait-il martelé. Itaru Nakaramura a lui-même reconnu aujourd’hui que son meurtre “aurait pû être évité.” Le tireur s’était approché sans avoir fait l’objet d’une fouille au préalable et les gardes du corps n'avaient pas réalisé que le premier coup de feu en était un. Le second tir a été mortel, et leur réaction aurait pu changer le cours de la vie de Shinzo Abe. Mais les armes à feu au Japon sont strictement encadrées, avec 0,6 arme à feu pour 1000 habitants. Itaru Nakamura a également informé la presse que la police nationale sera à présent plus engagée dans la protection des personnalités.
Maud Baheng Daizey
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