Si le torchon brûlait déjà entre Paris et Bamako depuis un an, un nouveau niveau a été atteint ce jeudi. Le Mali a en effet demandé une réunion d’urgence en ce sens, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, affirmant avoir des preuves des accusations.
Des jihadistes transportés par des hélicoptères de l’armée française
Le ministre accuse par ailleurs les forces françaises d’avoir violé à plusieurs reprises son espace aérien depuis le retrait des soldats de l’opération Barkhane. Ces violations auraient permis à Paris “collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions.” Les Français en auraient profité pour transporter par hélicoptère des membres d’un groupe jihadiste malien dans la région de Tombouctou. Le ministre des Affaires étrangères malien a donc demandé à la présidence chinoise du Conseil de sécurité de transmettre aux autres membres du conseil ses conclusions et ses éléments, afin que la France “cesse immédiatement ses actes d’agressions.” Autrement, le Mali “se réserve le droit de faire usage de la légitime défense.” Le pays a également requis l’appui d’un autre Etat-membre.
Étonnement des militaires français
Pour le commandant français de l’opération Barkhane Bruno Baratz, de tels propos sont “un peu insultants pour la mémoire de nos 59 camarades français qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire de tous les Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi les personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombés en luttant contre le terrorisme.” Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a pour sa part tenu à rappeler que les Nations Unies étaient “extrêmement reconnaissantes à la France et aux forces françaises de leur engagement.”
Maud Baheng Daizey
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