En cause, une cyberattaque iranienne sur les infrastructures publiques de l’Albanie, un pays connu pour accueillir les moudjahidines iraniens dissidents.
Une cyberattaque sans véritable dégât
Victime d’une cyberattaque le 15 juillet dernier, le gouvernement albanais avait accablé l’Iran après quelques semaines d’enquête le 7 septembre. Toutes les relations diplomatiques entre les deux pays ont été gelées, tandis que les États-Unis avaient condamné l’attaque dans la foulée. D’après le Premier ministre albanais Edi Rama, “une enquête approfondie nous a fourni la preuve indiscutable que la cyberattaque contre les infrastructures numériques du gouvernement albanais visant à les détruire a été orchestrée et sponsorisée par Téhéran. Les dégâts peuvent être considérés comme minimes au regard des buts de l’agresseur. Tous les systèmes sont redevenus entièrement opérationnels et il n’y a pas eu d’effacement irréversible de données.” L’attaque reste néanmoins “un précédent inquiétant” imputée au ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité.
Des sanctions économiques et commerciales
“Nous ne tolérerons pas les activités cyber de plus en plus agressives de l’Iran qui cible les Etats-Unis et leurs alliés et partenaires”, a décrété le sous-secrétaire au Trésor, Brian Nelson. Il a annoncé des sanctions contre les Gardiens de la révolution, plusieurs entreprises iraniennes et contre des membres du ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité. Leurs avoirs et biens seront immédiatement gelés aux Etats-Unis et il est interdit aux entreprises et banques américaines de commercer avec eux. Téhéran a démenti les accusations albanaises, qualifiées “d’insensées” par le gouvernement. Voici près de dix ans que l’Albanie accueille des opposants iraniens de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), au nombre de 3 000 dans la capitale de Tirana. Ils s’expriment souvent contre le régime en public, s’attirant les foudres de ce dernier.
Maud Baheng Daizey
Commentaires