L'Italie pourrait annoncer un plan d'urgence pour le gaz naturel dès la semaine prochaine si la Russie continue à restreindre ses approvisionnements, ont déclaré deux sources gouvernementales vendredi, après que la compagnie énergétique Eni a signalé un manque de flux en provenance de Moscou pour le troisième jour consécutif.
En conséquence, les distributeurs et les consommateurs du gaz pourraient être confrontés à une crise liée au manque d'approvisionnement en gaz russe. Cela pourrait ouvrir la voie à une augmentation de la production des centrales à charbon qui fonctionnent déjà en Italie, mais qui devront fermer d'ici 2025 pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique. Il est également possible que le plan d'urgence italien pour le gaz naturel va obliger les entreprises à réduire leur consommation d'énergie.
- "Face à une demande quotidienne de gaz de la part d'Eni d'environ 63 millions de mètres cubes, Gazprom a annoncé qu'il ne fournira que 50 % de ce qui a été demandé, les quantités effectivement livrées restant pratiquement inchangées par rapport à hier", a déclaré le géant de l'énergie sur son site Web.
Il convient de noter que la baisse des livraisons du gaz naturel vers l'Italie par Gazprom rendra difficile le renouvellement des réserves qui sont actuellement remplies à 51 % d'autant plus que le gaz naturel représente environ 40 % de la production d'électricité italienne utilisée par les entreprises et les particuliers. Par conséquent, le gouvernement a agi rapidement pour diversifier ses sources d'énergie afin d'éviter d'utiliser le gaz naturel russe depuis l'invasion de l'Ukraine par Poutine.
Gazprom a justifié cette baisse par les problèmes de la station de Portovaïa.
Ce storytelling a provoqué la colère de Rome.
- Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a déclaré que l'Italie et l’Allemagne et d’autres pays pensent que ce sont des mensonges. Il y a en fait une utilisation politique du gaz, tout comme il y a une utilisation politique du blé.
- Le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani, a déclaré que la situation n'était pour l'heure pas inquiétante en Italie, alors que Rome a commencé à réduire sa dépendance aux énergies russes et, a-t-il dit, est disposée à prendre si nécessaire des mesures de rétorsion contre la Russie.
Le gouvernement italien a signé des accords énergétiques avec l'Algérie, l'Angola, l'Égypte et d'autres pays. Ceci dans le but d'améliorer sa capacité à se reconvertir au gaz naturel en achetant une nouvelle unité de gaz naturel liquéfié mais l'impact de ces nouvelles mesures mettra plusieurs mois à atteindre ses objectifs.
Adel Lux, conseiller en géopolitique.
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