Manque d’enseignants, fermeture de classes, budgets restreints ou absences d’Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH), l’Education nationale semble au bout du rouleau avant même la rentrée.
Plus de 3 000 professeurs manquants
Les chiffres font trembler le ministère de l’Éducation nationale : moins de la moitié des effectifs de professeurs d’allemand ont été recrutés sur tout le territoire, et 470 professeurs de mathématiques n’ont pas été remplacés. Au total, le ministère fait défaut de 3 000 professeurs de l’élémentaire au lycée. Il manquerait par ailleurs entre 3 700 et 7 000 chauffeurs de bus et car scolaires, un métier précaire où les chauffeurs gagnent 800 euros par mois en moyenne. À moins de dix jours de la rentrée, le gouvernement a organisé des job dating controversés de professeurs, préférant embaucher en quantité plutôt qu’en qualité. Des contractuels ne seront formés que du 29 au 31 août avant de se voir attribuer des classes, et la plupart demeurent à temps partiel. Pour être recruté, une simple licence (peu importe le domaine étudié) était nécessaire. “De la même manière qu'on n'accepterait pas que son médecin soit recruté en 30 minutes, ou que son pilote d'avion soit recruté en 30 minutes, il ne me semble pas concevable que des enseignants, qui vont avoir en charge des enfants dans quelques jours, reçoivent ce peu de formation avant la rentrée et soit ainsi lancé dans le grand bain devant les élèves”, a dénoncé Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
Les Élèves en Situation de Handicap en première ligne
Il s’agit de l’une des pires crises de l’éducation française, alors que le ministre de l’Éducation Pap N’Diaye avait promis “un enseignant devant chaque classe.” Dans le Val-de-Marne, plus de 1 300 enfants en situation de handicap n’ont pas de solutions pour la rentrée, faute d’accompagnants AESH, obligatoires pour leur scolarisation. Pour rendre les professions plus attractives, le ministre Pap N’Diaye a déclaré revaloriser les salaires des enseignants débutants à 2000 euros nets par mois à partir de 2023, sans toutefois proposer la même chose aux professeurs plus expérimentés. Enfin, les familles aux faibles revenus font face à une hausse de 4% du prix des fournitures scolaires, augmentant sensiblement les difficultés de ces foyers.
Maud Baheng Daizey
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