Rubrique
Actualités

Canada : Justin Trudeau déclare la guerre aux truckers en activant l'Emergencies Act

Alors que le troisième week-end de protestation des truckers vient de s'achever à Ottawa, le Premier ministre Trudeau a informé les Canadiens qu'il activait les mesures d'urgence [Emergencies Act].

L'Emergencies Act : un outil utilisé en temps de guerre ou de danger imminent

Ce processus donne au gouvernement fédéral des pouvoirs étendus pour lutter contre les manifestations demandant l'arrêt des restrictions sanitaires. Cette loi n'a été utilisée qu'une seule fois en temps de paix, par son père, Pierre Elliott Trudeau, alors lui-même Premier ministre, durant la "crise d'octobre" en 1970 au Québec. Rappelons-le, ces événements impliquaient alors des kidnappings et des attaques terroristes ayant fait des victimes. Elles furent itou utilisées durant les deux guerres mondiales, sous un autre nom.

Présenté comme un "last resort act", le Premier ministre se veut rassurant en précisant que ces mesures exceptionnelles ne dureront pas. Cela n'est pas sans rappeler la rhétorique de gestion de la crise sanitaire, figurant parmi les motifs à l'origine de cette mobilisation populaire.

L'implémentation : un passage devant le Sénat et le Parlement est nécessaire

Bien que les relais d'information assurent que les mesures sont actives, elles n'ont pourtant pas encore été votées. Légalement, le gouvernement dispose d'un délai de sept jours pour expliquer la nécessité d'avoir recours à ce type de mesures tout en précisant quelles parties de cet outil seront déployées. Car, en effet, cet acte prévoit quatre contextes d'intervention d'urgence  :

  • une urgence de sécurité publique,
  • une urgence d'ordre public,
  • une urgence internationale,
  • une urgence de guerre.

Des périmètres d'action sont à délimiter en fonction des retours de terrain. Comme rapporté par CTVnews, le calendrier des deux chambres est en cours de réajustement pour pouvoir légiférer sur cette demande gouvernementale. Parmi les mesures envisagées à l'encontre des participants par le gouvernement, on retiendra :

  • le retrait du permis de conduire,
  • des sanctions pénales,
  • le blocage immédiat des comptes bancaires.

La réaction des truckers : nous n'avons pas peur

De leur côté, Tamara Lich, porte-parole du mouvement et Hon. Brian Peckford, ancien premier ministre de la province de Terre Neuve et Labrador, ont tenu une conférence de presse ce lundi 14 février 2022. Leurs premiers mots furent "nous n'avons pas peur" suivis d'un "nous resterons pacifiques". Ils rappellent que parmi eux se trouvent des enfants, des personnes âgées et personnes à mobilité réduite. La dissidence est saine dans une société démocratique. Les menaces ne les impressionnent pas, ils tiendront la ligne [we will hold the line].  L'ancien Premier ministre qualifie ce moment d'"étrange" et insiste à nouveau : "nous sommes pacifiques". Selon lui, ces mesures ne sont absolument pas nécessaires. Il ne comprend pas que le gouvernement ne daigne même pas prendre l'initiative d'instaurer un dialogue. Il compte sur le débat parlementaire pour mettre en relief le caractère disproportionné de cette velléité gouvernementale.

 

Application Mobile

Téléchargez Encrage Media sur votre mobile pour ne pas manquer nos dernières publications !

Commentaires

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.
Saisir les caractères affichés dans l'image.
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.