Le 22 janvier dernier, un groupe de camionneurs canadiens du collectif « Canada Unity » a pris la route direction Ottawa pour protester contre l’obligation vaccinale des chauffeurs transfrontaliers et les mesures sanitaires de manière générale.
Parmi les leaders du mouvement, on trouve un certain Colin Valentim, qui manage les opérations concernant le sud de la Colombie-Britannique (Southern B.C.). Pour lui, le positionnement « pro » ou « contre » le vaccin n’est pas le sujet et il n'est d’ailleurs pas très à l'aise avec le terme polémique « anti-vaccin ». Il se fiche du statut médical des personnes. Ce chauffeur, ayant plus de vingt ans de métier à son actif, se dit simplement lassé de la "ségrégation sanitaire" et de l’intrusion du gouvernement dans la sphère privée: « Faites ceci sinon vous ne pourrez plus aller au restaurant, à la salle de sport, au cinéma… etc. », explique-t-il lors d'une récente interview.
La mesure de trop
La goutte d’eau fut la dernière mesure annoncée par le gouvernement fédéral en novembre 2021. En effet, cette dernière intensifie la pression portant sur l’obligation vaccinale pour le passage de la frontière avec les Etats-Unis : il faut être vacciné ou se soumettre à une quarantaine de quatorze jours. Il insiste toutefois sur le fait qu'il s'agit une mobilisation ouverte à tous car ces obligations touchent de nombreuses catégories socioprofessionnelles : "toute personne est la bienvenue. [...] C'est le nombre qui fera la force."
La mesure est entrée en vigueur le 15 janvier malgré l’opposition de l’industrie du transport routier qui alertait sur un impact non négligeable sur la chaîne d’approvisionnement. L’Alliance canadienne du camionnage (ACC) soutient que la majorité des conducteurs est vaccinée mais que cela pouvait potentiellement concerner jusqu’à 16% de l’effectif actuel soit 26 000 personnes. Face à la surdité du gouvernement, les camionneurs se sont donc donné rendez-vous à Ottawa, capitale et siège du gouvernement central pour exprimer leur mécontentement. Leur objectif est de bloquer la ville jusqu’au retrait officiel de l’obligation vaccinale ainsi que des autres restrictions sanitaires.
Du fait du système fédéral, la sévérité des mesures peut varier d'une province à l'autre. A titre d’exemple, dans la province de Québec, la vente d’alcool et de cannabis a été interdite aux non-vaccinés.
Les réactions
Le mouvement, dès son lancement, connaît un succès populaire sur les réseaux sociaux où les vidéos du convoi traversant le pays sous les applaudissements et cris de soutien des habitants se multiplient. Le groupe « Convoy To Ottawa 2022 » atteignait déjà plus de 600 000 membres au 25 janvier avant d’être supprimé [puis réactivé] par Facebook. Il a fait sa réapparition quelques heures plus tard sous le nom de « Convoy To Ottawa 2022 Restart »[backup]. Ses membres rassemblent des personnes du monde entier du Mexique à la France, en passant par la Hongrie. Il semblerait que des camionneurs américains se préparent à rejoindre le mouvement.
L’ACC, quant à elle, a d’ores et déjà publié un communiqué de presse officiel sur son site pour signifier sa désapprobation et réitérer ses inquiétudes quant aux répercussions. Les yeux des mouvements dits "de résistance" face aux mesures de restrictions sanitaires de tous les pays sont rivés sur le Canada et sa capitale.
Suivre le mouvement
Vous trouverez les informations et trajets sur le site officiel du groupe « Canada Unity ». Le décompte jusqu’à l’arrivée à Ottawa ainsi que le détail des itinéraires figurent sur la page d’accueil. Une cagnotte de soutien a également été mise en place pour soutenir les camionneurs et leurs familles. Elle a déjà atteint les cinq millions de dollars canadiens. Leur arrivée à Ottawa est prévue pour le 29 janvier 2022.
Source : https://globalnews.ca/news/8532559/bc-truck-convoy-vaccine-mandate/
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