Neuf figures du mouvement pro-démocratie ont été condamnés aujourd’hui à des peines allant de six à dix mois de prison pour avoir participé à une veillée en mémoire de la répression de Tiananmen interdite par la police. Trois autres personnes ont été condamnées à des peines avec sursis pour avoir participé à un rassemblement illégal ou incité des personnes à y participer. Ces condamnations interviennent une semaine après l’inculpation des trois principaux responsables de l’association organisatrice de cette veillée pour "incitation à la subversion". Mercredi dernier, c’est Albert Ho, l’ex-vice-président d’Alliance de Hongkong, qui a été condamné à dix mois de prison pour incitation à la subversion et à six mois pour avoir pris part à la veillée.
L’organisation Alliance de Hongkong rassemblait pendant plus de trois décennies des milliers de personnes le 4 juin pour une veillée en mémoire de la répression de Tiananmen en 1989 avec des slogans prônant la démocratie en Chine. Mais depuis deux ans, ces veillées sont interdites, les autorités invoquant les raisons de l’épidémie de Covid-19 et des menaces en matière de sécurité. La Chine est en train d'affirmer sa marque autoritaire sur Hongkong, après les immenses manifestations pro-démocratie de 2019 où des dizaines de figures pro-démocratie avaient été arrêtées.
Pour rappel, dans la nuit du 3 ou 4 juin 1989, l’armée chinoise avait réprimé sept semaines de manifestations étudiantes sur la place Tiananmen de Pékin faisant des centaines de morts. Ce sujet est toujours tabou en Chine où le pouvoir n’a jamais réellement exprimé de regrets pour ce massacre et où aucune commémoration n’est autorisée.
Jules Zolt
Commentaires