Le Parlement israélien a adopté, vendredi 5 novembre, le budget 2022, une victoire clé pour la nouvelle coalition au pouvoir et un gage de stabilité après trois ans d'une crise politique inédite dans l'histoire du pays. Les députés avaient tout d’abord commencé à se prononcer mercredi sur le budget 2021, adopté jeudi, pour ensuite entamer une nouvelle série de votes pour adopter le budget 2022. "Après des années de chaos, nous avons formé un gouvernement, nous avons vaincu le variant Delta et maintenant, Dieu soit loué, nous avons un budget pour Israël", avait déclaré à l'issue du premier vote le Premier ministre Naftali Bennett. "Le nouveau budget que nous avons passé cette nuit est excellent ! Je suis particulièrement fier du fait qu'il donne de vraies solutions adaptées aux besoins d'Israël en 2022", s'est-il réjoui ce matin. Entre décembre 2018 et juin 2021, Israël a été plongé dans une crise politique inédite née de l'incapacité, justement, de s'entendre sur un budget. La coalition hétéroclite menée par Naftali Bennett et l'actuel chef de la diplomatie Yaïr Lapid, au pouvoir depuis juin, devait faire adopter son projet de budget d'ici le 14 novembre pour éviter la dissolution du Parlement et de nouvelles élections anticipées.
"Le gouvernement Bennett a reçu cette semaine ce qu'il attendait depuis 143 jours : de la stabilité et un horizon. Il ne s'agit plus d'un gouvernement fragile, claudiquant, au futur remis en question et pouvant tomber au moindre vent", a commenté vendredi le Yediot Aharonot, l’un des quotidiens les plus vendus d'Israël. Le gouvernement a été notamment soutenu pour la première fois de l'histoire du pays par un parti arabe, la formation Raam. "C'est la première fois qu'un parti arabe joue un rôle clé dans la formation d'une coalition et dans l'adoption du budget. Il s'agit d'une étape importante dans le processus d'intégration politique de la minorité arabe israélienne”, a commenté le chef de la formation Raam, Mansour Abbas.
Disposant de 61 députés sur les 120 du Parlement, la coalition a réussi à passer l'épreuve des budgets et a ainsi repoussé la possibilité d'une nouvelle élection à court terme. Les budgets prévoient des dépenses de 609 milliards de shekels (environ 167 milliards d'euros) en 2021 et de 573 milliards en 2022, avec une hausse de la dotation de l'armée et des fonds alloués pour limiter les inégalités économiques entre la majorité juive et la minorité arabe.
Commentaires