Une situation qui s’est envenimée très vite du fait d’une défaillance administrative, voilà comment la France et le Royaume-Uni en sont arrivés à de telles extrémités. Tout d’abord, les licences de pêche des Britanniques accordées aux Français, qui n’ont pu être distribuées en temps et en heure. “Les pêcheurs devaient envoyer les données prouvant leur activité dans les eaux de l'île à leurs comités régionaux, qui envoyaient ça à Paris, qui envoyait ça à Bruxelles, qui envoyait ça à Londres, qui nous l'envoyait à nous. Et nous, nous avons reçu des données très, très disparates, de très mauvaise qualité, que nous avons essayé d'appliquer au maximum de nos possibilités", détaille Grégory Guida, ministre assistant de Jersey. Résultat, les jours de pêche autorisés dans les licences octroyées ne suffisent pas aux pêcheurs Français.
Pour certains, c’est jusqu’à 5 fois moins de jours de pêche autorisés l’année dernière, raison pour laquelle les pêcheurs manifestent à Jersey. Si les Britanniques ont envoyé deux navires de patrouilles de la Royal Navy sur l'île, c’est tout simplement pour éviter un barrage naval que les Français pourraient mettre en place. En réponse, la France a également envoyé deux patrouilleurs sur Jersey. La ministre de la Mer Annick Girardin a menacé d’appliquer des “mesures de rétorsions” si les Britanniques refusaient de laisser les Français accéder à leurs zones de pêche plus longtemps. Une délégation de pêcheurs sur le Normandy Trader vont être reçus par Ian Gorst, le ministre des Affaires étrangères de Jersey. Pour rappel, les pêcheurs européens obtiennent jusqu’à 75% de leur récolte dans les eaux britanniques.
Maud Baheng Daizey
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