La police ougandaise a qualifié d’attentat deux explosions survenues ce mardi 16 novembre dans le centre de la capitale du pays, Kampala. Les deux explosions se sont produites dans le quartier d’affaires, l’une tout près du Parlement, l’autre près du quartier général de la police, et ont fait plusieurs blessés selon la police. "Ce que nous pouvons dire, c'est que c'était un attentat ; mais qui est responsable est une question qui fait l'objet d'une enquête", a déclaré à l'AFP le chef adjoint de la police ougandaise, Edward Ochom. Ainebyoona Emmanuel, porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré sur Twitter que 24 personnes sont actuellement soignées à l'hôpital Mulago de Kampala, dont quatre en état critique. "Suite à l'acte lâche et regrettable de terrorisme, notre personnel de santé travaille sans relâche pour sauver les vies des blessés", a-t-il écrit.
La déflagration liée à l’explosion près du QG de la police a détruit les vitres du bâtiment tandis que celle du Parlement a mis le feu à des véhicules garés tout près, selon le chef adjoint de la police. "Nous avons déployé une équipe dans le secteur”, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la Croix-Rouge ougandaise, Irene Nakasiita. "La route du Parlement est fermée, il y a des gens qui pleurent et les autres ne cherchent qu'à quitter la zone", a raconté Kyle Spencer, directeur d’une ONG qui a entendu les explosions. "Tout le monde évacue les immeubles de bureaux et les bâtiments sont verrouillés et personne ne peut plus entrer". Le Parlement a pris ses dispositions en annulant sa session prévue ce mardi en demandant à ses membres d'éviter le secteur "car les forces de sécurité travaillent dur à rétablir l'ordre". De son côté, l'ambassade américaine à Kampala a demandé à ses citoyens de rester éloigner de la zone et de suivre les médias.
L’Ouganda est en proie à plusieurs attentats ces dernières semaines. Au mois d’octobre, la capitale a été visée par deux attentats attribués par la police aux Forces démocratiques alliées (ADF), groupe rebelle musulman apparu en Ouganda et qui a fait souche depuis plus de 25 ans dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, où il sème la terreur. L’Etat islamique désigne les ADF comme sa "Province d'Afrique centrale", plus connue sous le nom Iscap. Au mois de mars, les Etats-Unis les ont officiellement déclarés affiliés à l'EI. L'explosion d'une bombe dans un restaurant de la capitale, le 23 octobre, avait tué une jeune serveuse et un attentat suicide dans un bus près de Kampala, deux jours plus tard, avait fait de nombreux blessés. La première de ces deux attaques avait été revendiqué par l’Iscap. Depuis, les autorités ougandaises soupçonnaient que les ADF préparaient une nouvelle attaque d’envergure.
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