Tunisie : la Première ministre Najla Bouden nomme son gouvernement

C’est une première dans l’histoire de la Tunisie. Une femme, en l’occurrence Najla Bouden, a formé lundi 11 octobre son gouvernement. Celui-ci jouira de prérogatives considérablement réduites après la prise des pleins pouvoirs du président Kais Saied en juillet dernier. Nommée le 29 septembre, Najla Bouden a affirmé lors de son discours de prestation de serment que “la lutte contre la corruption sera le plus important objectif”. Son gouvernement est composé de 25 membres, dont deux issus du dernier gouvernement.

Ainsi, Samir Saïd, un banquier, a été nommé ministre de l'Économie et de la planification. Othman Jarandi pour les affaires étrangères, Fethi Sellaouti pour l’éducation sont les deux seuls rescapés de l’exécutif limogé. Le ministère de l’Intérieur revient à Taoufik Charfeddine, un avocat proche du président qui avait déjà occupé le poste avant d’être limogé par l’ex Premier ministre Hichem Mechichi. Néanmoins, ce gouvernement aura moins de prérogatives que le dernier car le président s’est donné en juillet dernier les pleins pouvoirs. Mais Kais Saied a affirmé devant le nouvel exécutif que les mesures qu’il a prises depuis juillet visaient à “sauver l’Etat des griffes de ceux qui le guettent, à la maison comme à l’étranger, et de ceux qui voient leur fonction comme un butin ou un moyen de piller les fonds publics. Ils ont allègrement pillé l’argent du peuple”. Il s’est également engagé à jeter “dans les prochains jours les bases d’un dialogue national” destiné à sortir le pays de la crise.

L’annonce de ce gouvernement intervient au lendemain de nouvelles manifestations à Tunis contre les mesures d’exception décidées par le président en juillet dernier. Au moins 6000 personnes ont manifesté dans les rues de la capitale tunisienne hier.