La Turquie a annoncé aujourd’hui quitter la Convention d’Istanbul, relative aux violences faites aux femmes et ratifiée en 2011. Pour Erdogan, cette convention nuit “aux structures familiales protégeant la société.” Cette Convention oblige les pays signataires à prévenir les violences sexistes et domestiques, ainsi que d’y apporter une réponse pénale concrète. Un recul certain que la population turque ne voulait pas effectuer. La décision revenait au président Erdogan, qui avait déjà appliqué un décret en mars pour quitter le traité international.
Il y a deux semaines, plus de mille femmes avaient défilé à Istanbul pour protester contre sa décision, en vain. Face à l’annonce d’aujourd’hui, des milliers de Turcs ont prévu de descendre dans les rues pour plaider la cause des femmes. Les organisations de défense des femmes, l’Union européenne, les Etats-Unis et l’ONU ont vivement contesté cette décision, alors que 38% des Turques ont déjà subi au moins une violence domestique. L’année dernière, 300 femmes sont mortes sous les coups des hommes en Turquie.
Maud Baheng Daizey
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