Bamako accuse, Paris nie !
C’est avec des preuves à l'appui que Bamako entend se rendre devant le conseil de sécurité de l’ONU. Ce, dès lors que sa demande en faveur d’une réunion de crise d’urgence sera validée. Comme gage d’une série d’accusations qui se fondent sur des faits réels, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop ne lésine pas sur le sens accordé aux accusations portées contre la France. Dans la lettre signée de sa main, le 15 Août, il précise que le Mali serait en possession de « plusieurs éléments » attestant des incursions illégales de la France sur son sol. Les prétendues opérations d’espionnage de la France, consisteraient à « collecter des renseignements au profit des groupes terroristes ».

D'après Bamako, Paris serait complice des assauts terroristes au Mali. Car, indique toujours le ministre malien, elle leur livrerait « des armes et des munitions. » Ce qui justifierait une résurgence des attaques des groupes jihadistes. L'une des plus récentes est celle du 7 août dans la région de Gao. Près de Tessit, 42 soldats maliens avaient trouvé la mort, constituant l’un des plus lourds bilans officiels causés par le groupe État islamique, sur des camps militaires.
Outre les « violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises » , Bamako impute aussi sur le compte de la France des « colis largués »
Des accusations graves qui ont aussitôt fait réagir les autorités françaises. Sur son compte @FranceauMali sur Twitter, l’ambassade de France au Mali a soutenu que « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes ». Elle n’a pas manqué de rappeler que « la France est intervenue au Mali entre 2013 et 2022 à la demande des autorités maliennes ». Dans cette série de messages, la diplomatie française a aussi défendu le bilan de sa force militaire : « En 9 ans, Paris a neutralisé plusieurs centaines de terroristes au Mali et mis hors d’état de nuire deux figures historiques du terrorisme dans la région » et en dénombrant ses pertes en vies humaines sur le terrain des opérations au Mali. « 53 soldats français [...] dont la mission consistait, avant tout, à lutter contre les groupes terroristes »
Campés chacun dans sa position, Paris et Bamako auraient peut-être besoin de ce recours auprès de l’ONU. La tenue d' une réunion d’urgence de son conseil de sécurité pourrait bien conduire à une enquête sur cette affaire.
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