Elections au Brésil : à la croisée des chemins

Une victoire "dès le premier tour" d'un côté, une satisfaction d'avoir "fait mentir les sondages" de l'autre.

48,4 % contre 43,2 % : une différence de cinq points.

La gauche socialiste face à la droite libérale : deux partis majeurs de la démocratie.

L'histoire de deux hommes aux valeurs bien ancrées : Luiz Inacio Lula Da Silva et Jair Bolsonaro.

Une devise : Ordem e Progresso.

Ordem, un conservatisme à toutes épreuves (Bolsonaro)

Jair Bolsonaro , 67 ans. Cet ancien militaire a été investi président de la République par le Parti Social Libéral le 1er janvier 2019. Son idéologie extrémiste va être développée dans tous les pans de la société.

• Sur le plan économique, il est opposé aux aides sociales pour les plus démunis. La politique d'austérité conséquente à sa réforme des retraites entraîne le pays dans une grave crise alimentaire.
• Au niveau sécuritaire, il encourage l'armement des brésiliens. En plus d'une violence sociale engendrée par sa politique, Jair Bolsonaro fait preuve d'un racisme et d'une misogynie décomplexés.
• À l'échelle internationale, Jair Bolsonaro entretient de très bonnes relations avec Donald Trump. Il affiche sa volonté d'obtenir des USA le statut "d'allié non membre de l'OTAN" dans le but d'une coopération économique entre les deux pays.
• Sur les questions environnementale et sanitaire, le président brésilien nie le changement climatique tout comme la pandémie qui a fini par l'affecter.

Progresso, le social avant tout (Lula)

Lula Da Silva, 76 ans. Syndicaliste pendant les années 60, il fonde le Parti des Travailleurs en 1980. Il se présente pour la première fois aux présidentielles en 1989. 1994 et 1998 sont ses secondes et troisièmes tentatives. Il sera finalement élu le 27 octobre 2002.

Sa fibre socialiste va impacter son mandat.

• Au niveau social, il lance la "Bolsa Familia", une politique d'allocations en plus d' instaurer un programme "zéro faim" avec un accès aux produits de première nécessité grâce aux aides sociales.
• Pour mettre en avant l'inclusion, Lula va nommer des brésiliens noirs à des postes clés comme le chanteur Gilberto Gil qui occupera le poste de ministre de la culture.
• En politique étrangère, le président brésilien s'ouvre au "sud"; l'Amérique centrale, l'Afrique, le Moyen-Orient.

Il brigue un second mandat en 2006 et est élu le 29 octobre. En 2011, sa cheffe de cabinet Dilma Roussef lui succède. 2011, année où des accusations pèsent sur lui.

Le 30 octobre prochain, le Brésil aura un visage inédit.