Eric Zemmour, c’est la personne dont tout le monde parle, que ce soit en bien ou en mal. Né de parents juifs d’Algérie qui immigrent en France au début des années 1950, Eric Zemmour vient au monde en 1958 dans la banlieue parisienne à Montreuil. Si de nombreux journalistes tels que Ariane Chemin, se réfèrent à Eric Zemmour en tant que “juif arabe”, ce dernier s’est toujours décrit comme “juif berbère”.
Une enfance et une éducation à la dure
Eric Zemmour grandit avec l’amour excentrique de sa mère, une mère qui ne cesse de le mettre sur un pied d’estale. Si pour elle, Eric est un “demi-dieu”, de son côté à lui, il décrit sa mère comme étant son premier amour. Un amour qui l’aide à avancer et à se construire avec un point de vue très féminin car, en plus de sa mère, c’est également sa grand-mère qui l’influence. En ce qui concerne ses relations avec son père, le polémiste a toujours su rester discret. Son père Roger et lui, n’avaient pas de bonnes relations, il a d’ailleurs confié au journal Libération en 2006: “La ceinture de mon père était toujours posée sur la table.” Une éducation à la dure que le polémiste ne semble pas condamner, bien au contraire: “C’est quand on affronte son père que l’on devient un homme. [...] En me confrontant au mien, je me suis endurci," déclare-t-il au journaliste de Libération. Un père qui, bien qu’il l’effrayait, l’a également fasciné. Dans le journal suisse Le Matin, il raconte combien son père, bien que peu lettré, avait une fascination pour la littérature française: “Il avait, jusqu’à sa mort, un petit carnet dans lequel il notait les phrases de Victor Hugo et de tant d’autres..”. De plus, de par son métier d’ambulancier, Roger Zemmour n’était jamais vraiment présent au domicile familial. Malgré cela, lors de sa mort en 2013, très attristé, le polémiste avait annulé deux épisodes de son émission “Zemmour et Naulleau” afin de pouvoir se concentrer sur la perte de son père.
Un début de vie professionnelle au service de l’information
Fraîchement diplômé de l’Institut d'Étude politique (IEP) de Paris en 1979, le jeune Eric Zemmour se rêve politicien. Malheureusement, il échoue à deux reprises au concours d’entrée à l’Ecole nationale d'administration (ENA). Alors passionné d’écriture et après une tentative ratée dans la publicité, il se lance dans le journalisme, sa carrière débute en 1986 pour le Quotidien de Paris. Après avoir travaillé et signé des papiers pour de nombreux journaux de presse écrite tels que Marianne chez qui il réalise des piges ou encore chez le Figaro, où il se voit embauché en tant que journaliste politique. Lors d’un entretien avec le journal le Nouvel Obs, il expliquera utiliser les techniques journalistiques afin de défendre ses idées.
La télévision, l’outil idéal pour propager ses idées
Mais très vite, ses talents d’orateur et son sens du débat très prononcé vont le pousser à quitter les sièges des rédactions pour les plateaux télévisés. Et bien que sa carrière télévisuelle ait débuté par hasard, il confie lui-même que: “le petit écran n’était pas ma vocation première, cependant, maintenant, je m’en sers comme un vecteur de diffusion pour mes convictions et mes idées” Sa carrière de chroniqueur débute en 2003, dans l’émission Ca se discute. Puis trois ans plus tard, en 2006, il intègre l’émission On n’est pas couchés, animée par Laurent Ruquier. Il devient rapidement connu pour son franc parler durant ces retransmissions, pour cause: il y critique ouvertement les œuvres présentées par les invités. Bien que ce comportement ait beaucoup contribué à la popularité de l’émission, Laurent Ruquier le remerciera, ainsi que son collègue Eric Naulleau en 2011.
Après avoir été évincé du programme télévisé sur lequel il était chroniqueur depuis de nombreuses années, il décide de créer son propre talk-show aux côtés de son ancien confrère: “Zemmour & Naulleau” voit le jour en 2011. Le but de ce programme étant de mettre à rude épreuve les invités face à des critiques fusant de tous les côtés, afin de fidéliser les téléspectateurs, ce mode de fonctionnement ayant déjà porté ses fruits dans l’émission de Laurent Ruquier.
Une vie au rythme des polémiques
Ce n’est pas une surprise, Eric Zemmour est le roi de la polémique, et sa vie entière est rythmée par les accusations de provocation. En 2006, il publie Le premier sexe, un essai où il dénonce la féminisation de la société. Les femmes, et plus précisément leur place dans la société est un sujet qui l’anime car dans le long métrage Images de femmes ou le corset social, réalisé par par Jean-François Ferrillon, Eric Zemmour témoigne: “Les femmes ont une forme d’intelligence différente de celles des hommes. [...] Les grands génies sont hommes.”
En 2014, il publie Le Suicide français, une oeuvre qui revient sur 40 ans qui ont détruit la France, et ce, à compter de la mort de Charles de Gaulle. L’un des passages qui a suscité une forte polémique et de fortes accusations est un passage où Eric Zemmour revient sur l’occupation allemande et, plus précisément, sur le régime de Vichy. L’auteur, s’appuyant sur le livre de Robert Paxton La France de Vichy, explique que non, le régime de Vichy n’a pas sacrifié les juifs français, mais seulement les juifs étrangers, les français ayant été sauvés. En plus des critiques du grand public, Eric Zemmour se voit accusé de “traître à sa communauté” ou encore de “juif antisémite” par des personnalités médiatiques juives telles que Jacques Attali, écrivain ou encore Frédéric Haziza, journaliste. Durant toute sa carrière, le politicien polémiste a été condamné à plusieurs reprises, dont sa première condamnation en 2011 pour provocation à la discrimination raciale lorsqu’il déclare sur le plateau de Salut les terriens, lors d’un débat sur les contrôles au faciès que c’est “normal” que les Noirs et les Arabes soient plus contrôlés que les autres car: “la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça.”
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