Il s’agit de la première délégation étrangère à se rendre à Taïwan depuis les manœuvres militaires chinoises dans l’espace aérien et maritime de l’île. Cinq sénateurs de différents partis se sont posés sur le sol taïwanais ce matin et resteront six jours.
Une délégation bipartisane à Taipei
La délégation française compte “promouvoir la paix, la prospérité et la stabilité dans la région de l’Indo-Pacifique”, selon le ministère taïwanais des Affaires étrangères. Les sénateurs Olivier Cadic, Cyril Pellevat, Alain Marc, Pierre-Antoine Lévi et Brigitte Devésa composent la délégation. Le mois dernier, la visite de la Représentante des États-Unis Nancy Pelosi avait provoqué un tollé en Chine, qui considère l’archipel comme l’une de ses provinces. Le gouvernement indépendantiste au pouvoir avait profité de la visite de l’Américaine pour raffermir sa volonté de se séparer de la Chine. Pékin avait par la suite organisé les plus grandes manœuvres militaires aux abords de l’archipel et pris de multiples sanctions commerciales et économiques contre Taipei.
La quatrième visite française
Mais la présence française ne devrait pas provoquer l’ire du pays communiste, les Européens se rendant régulièrement sur l’archipel. La visite française est par ailleurs la quatrième de l’année 2022, la dernière délégation ayant discuté de l'innovation technologique, des chaînes d’approvisionnement de l’industrie ainsi que du rôle de l’autorité taïwanaise. Bien qu’elle soit moins spectaculaire, la visite fait ricaner Pékin : pour l’observateur Wang Yu-ching, “Ces politiciens ressemblent davantage à des vendeurs, car leur voyage à Taïwan consiste à demander à Taïwan de verser de l’argent.” La visite n’aurait selon lui rien “d’accidentel.”
Maud Baheng Daizey
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