Alors que les journaux annonçaient depuis quelques jours l'organisation d'un convoi français, les autorités s'y préparaient soigneusement en région parisienne. Entre minimisation et déploiement de l'artillerie lourde dans la capitale, la ligne gouvernementale reste illisible. Des blindés ont été placés à des endroits stratégiques accompagnés de convois de motards. Plus de sept mille forces de l'ordre ont été mobilisées. Malgré cela, les participants ont réussi à pénétrer l'artère des Champs-Elysées. Il est à noter que contrairement au Canada, le convoi est principalement constitué de véhicules légers et familiaux.
Convergence des luttes
Les manifestants se disaient pacifiques et sans intention de "bloquer Paris". En effet, Paris n'est pas la cible de cet appel. Le convoi doit converger sur Bruxelles le 14 février. Ils souhaitent être écoutés et pouvoir dialoguer. Leurs motifs restent principalement l'opposition à la politique sanitaire (notamment contre le passe vaccinal) mais aussi un cri de désespoir face à la hausse du prix de la vie. On pourrait parler du convoi de la de convergence des luttes.
Un accueil agressif et empreint de violence
L'accueil qui leur fut réservé fut musclé. Les manifestants se disent effarés par cette violence. Des vitres de voitures et de camping cars brisées avant de les gazer avec des bombes lacrymogènes. Des véhicules stoppés du fait d'un drapeau français ou de signes de soutien au convoi, considéré comme une manifestation non déclarée. Plus grave, un homme fut victime d'un malaise cardiaque sur les Champs Elysées sous un nuage de gaz. Des bruits concernant son possible décès circulaient encore sur les réseaux ce dimanche. Finalement, la personne s'en est sortie.
Des interpellations, des verbalisations mais aussi des enquêtes internes
Il y eut environ une centaine d'interpellations dont Jérôme Rodriguez, leader des gilets jaunes qui soutenait le convoi. Il fut arrêté pour "organisation de manifestation non déclarée et incitation à la violence", ce qui est une ineptie selon son avocat David Libeskind. Par ailleurs, plus de trois cents contraventions ont été distribuées.
Enfin, des enquêtes administratives internes ont été ouvertes suite à des violences inédites du côté des forces de l'ordre. Il y a notamment cette vidéo vue sur TF1 rapportant des images où l'on voit un policier pointant son arme de service vers le passager d'une voiture du convoi.
En d'autres mots, un week-end de violences qui ne fait que nourrir l'incompréhension et la colère des manifestants. Le convoi se poursuit pour rejoindre Bruxelles le 14 février 2022.
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