Seulement 27,54% des électeurs tunisiens se sont déplacés jusqu’à l’urne, mais ont voté à 92,3% “oui” pour la nouvelle constitution.
Une “nouvelle phase” pour la Tunisie
Des centaines de manifestants avaient protesté contre le référendum et la nouvelle constitution, alors que l’opposition avait appelé au boycott du vote “afin de ne pas légitimer un texte permettant un retour à un régime dictatorial dans le pays.” Hier soir, des centaines de soutiens du président Kaïs Saïed ont défilé dans les rues du centre-ville de Tunis, avant d’être rejoints par le chef de l’Etat. Il a proclamé que la Tunisie “entrait dans une nouvelle phase”, avec la disparition “d’une démocratie représentative en faillite” et des partis politiques “à l’agonie.”
Renforcement drastique des pouvoirs présidentiels
Au programme de la nouvelle constitution, le renforcement des pouvoirs du président. En conflit avec le Parlement depuis sa prise de fonction en 2019, le président Kaïs Saïed propose de diminuer leurs pouvoirs et influence. Le président avait dissous le Parlement et limogé de nombreux responsables politiques notamment ceux du parti islamiste Ennahda en 2021. La constitution permettra au pays d’entrer dans sa IIIème République, et octroie au président tous les pouvoirs exécutifs, législatifs et religieux.
Maud Baheng Daizey
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