Le spectre d’un système électoral vulnérable
La tenue des élections présidentielles plonge le pays sous la hantise des défaillances de son système électoral. Il y a 5 ans, il avait laissé voir de graves failles. En effet, suite à un recours effectué par Raila Odinga, auprès de la cour suprême, le scrutin du mois d’Août 2017 fut annulé à la surprise générale. Annonciateur de la victoire de Uhuru Kenyatta, dès le premier tour, ledit scrutin avait finalement créé une crise sans précédent dans le pays.
Le président sortant et son colistier William Ruto avaient prétendument enregistré 54,17 % des voix. Des résultats que conteste Raila Odinga. La cour suprême qui procède au décompte des voix, en arrivera à la décision d’annulation de ladite élection. Des preuves flagrantes d’irrégularités avaient contraint au remplacement d'une grande partie des membres de la commission électorale. Organisée finalement en octobre 2017, la nouvelle élection est boycottée. Raila Odinga exige de la Commission électorale, qu’elle procède également à la tenue de nouvelles élections parlementaires. Face au refus de celle-ci, le challenger de Kenyatta s’abstient de se présenter. Uhuru Kenyatta est réélu avec plus de 98 % des suffrages exprimés, pour un faible taux de participation de 39 %.
Les défis du scrutin
Les fraudes et nombreuses irrégularités recensées lors de la présidentielle de 2017 ont fini par créer un sentiment de méfiance au sein de la population. Malgré les promesses et les assurances de la Commission Electorale Kenyane, la crise de confiance semble gagner du terrain. Des polémiques et rumeurs sur la fiabilité du fichier électoral ou sur les formulaires des résultats de vote continuent d’être alimentées. Par ailleurs, le souvenir des violences qui ont émaillé lors du scrutin précédent, ne rassure pas non plus. Et même, lors de la distribution du matériel électoral ce lundi, moult incidents ont été enregistrés, causant des frayeurs et des inquiétudes.
Cependant, la justice kényane n’est pas complètement discréditée auprès de l’opinion publique. Des Kenyans affirment être assez fiers de la décision d’annulation du scrutin de 2017 par la cour suprême. Plus récemment, elle a donné une autre preuve de son indépendance en invalidant un processus de révision constitutionnelle initié par le président Uhuru Kenyatta.
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