La Turquie a mené dimanche des raids aériens dans le nord de l’Irak et de la Syrie qui ont fait une trentaine de morts dans plusieurs régions sous contrôle des forces kurdes syriennes et du PKK*, accusés par Ankara d’avoir commandité l’attentat qui a fait six morts et 80 blessés le 13 novembre à Istanbul.. Des tirs de roquettes en provenance de Syrie ont fait deux morts et six blessés, lundi 21 novembre, dans la ville turque frontalière de Karkamis, a annoncé le gouverneur de la province de Gaziantep (sud-est). « Les unités compétentes, notre ministère de la Défense et notre état-major décideront ensemble de la puissance qui doit être engagée par nos forces terrestres», a indiqué le président, faisant état de « consultations » en cours. « Nous avons déjà prévenu : nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire», a-t-il réaffirmé. Dimanche soir et lundi matin des tirs de roquettes depuis la Syrie ont touché la frontière et le territoire turcs faisant, au total, trois morts et près d’une quinzaine de blessés. S’agissant de l’opération « Griffe Epée » lancée dimanche contre le PKK et les Unités de Défense du Peuple, « elle a été menée par 70 avions et drones », a détaillé le président : « Ils se sont enfoncés de 140 km dans le nord de l’Irak et de 20 km dans le nord de la Syrie », a-t-il précisé. Le président Erdogan, en poste depuis 2014, a par ailleurs assuré n’avoir eu « aucune discussion » avec le président américain Joe Biden ou son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de l’opération. Les États-Unis soutiennent les YPG dans le nord-est de la Syrie face aux jihadistes du groupe État islamique et la Russie appuie des milices pro-régime dans la même région. Cependant, le Kremlin a exhorté mardi dernier la Turquie à ne pas « déstabiliser la situation » dans le nord de la Syrie, où Ankara a mené plusieurs raids aériens contre des combattants kurdes et menace désormais de lancer une opération terrestre. « Nous comprenons les préoccupations de la Turquie relatives à sa propre sécurité (...) Mais dans le même temps, nous appelons toutes les parties à se garder de toute initiative qui pourrait mener à une grave déstabilisation de la situation globale », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
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