Les violations des droits humains en Iran sont « les plus graves » que le pays ait connues au cours de ces quatre dernières décennies, selon le Rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran. Javaid Rehman, présentant un nouveau rapport devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU à Genève, a dénoncé lundi de possibles « crimes contre l’humanité » dans ce pays, en particulier après la mort de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée pour infraction au code vestimentaire.
« L’ampleur et la gravité des violations commises par les autorités iraniennes, en particulier depuis la mort d'Amini, laissent présager que des crimes internationaux ont été commis, notamment les crimes contre l’humanité que sont le meurtre, l’emprisonnement, les disparitions forcées, la torture, le viol et la violence sexuelle, et la persécution », a-t-il ajouté.
Dans son rapport, le Rapporteur, qui est mandaté par le CDH mais ne s’exprime pas au nom des Nations unies, a souligné que la mort de Mahsa Amini « n’est pas un événement isolé, mais le dernier d’une longue série de violences extrêmes commises par les autorités iraniennes à l’encontre des femmes et des jeunes filles ».
« La responsabilité de hauts responsables (…) ne peut donc être ignorée », a-t-il dit devant le CDH, qui, fin novembre, a ouvert une enquête internationale sur la répression des manifestations, afin de rassembler des preuves des violations et éventuellement poursuivre les responsables. « Des manifestants, dont des enfants, ont été battus à mort », a dénoncé Rehman, qui a évoqué les chiffres d’au moins 527 personnes tuées, dont 71 enfants, et de centaines de personnes gravement blessées.
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