Une affaire qui dure depuis 7 ans connaît enfin son épilogue. En 2015, un Américain du nom d’Edwin Hardeman est diagnostiqué atteint d’un lymphome. Il a accusé l’entreprise Monsanto du développement de son cancer la même année, après avoir utilisé le produit Roundup pendant 25 ans sur sa propriété, faisant de lui l’un des premiers plaignants contre la multinationale. Celle-ci prétendait que ses produits au glyphosate étaient sans danger pour les humains. L’entreprise avait été reconnue coupable par un tribunal états-unien et condamnée à verser 25 millions de dollars à Edwin Hardeman. Monsanto avait fait appel de la décision, appel rejeté ce mardi par la Cour Suprême des Etats-Unis, qui pourtant n’a pas motivé sa décision. Plus de 300 000 plaintes ont été déposées contre Monsanto depuis 2015, poussant l’entreprise à placer quatre milliards de dollars de côté pour payer d’éventuels frais de justice.
Monsanto a toujours déclaré depuis les accusations que ses produits n’avaient jamais fait l’objet d’études pour déterminer leur dangerosité ou cancérogénicité depuis leur création. Le groupe Bayer, qui possède Monsanto depuis 2018, s’est exprimé par communiqué de presse pour faire entendre “respectueusement son désaccord avec la décision de la Cour suprême”, bien que Bayer demeure “totalement prêt à faire face au risque légal associé à de futures plaintes potentielles aux Etats-Unis.” Bayer déclare "n'admettre aucun tort ni responsabilité" dans le développement du cancer du plaignant, et réitère son soutien "aux produits Roundup, un outil précieux pour une production agricole efficace dans le monde". La décision de la Cour Suprême demeure néanmoins sans appel, et Monsanto devra s'acquitter de ses dettes.
Maud Baheng Daizey
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