« Travel ban » : ces deux mots résument à eux seuls toute la galère que subissent des milliers de Français installés aux États-Unis, où ils se retrouvent littéralement pris au piège cet été, explique Christine D., employée d’une société de cybersécurité à San Francisco : « Nous pourrions quitter les États-Unis sans problème, mais pour rentrer ensuite d’Europe, nous devrions observer deux semaines de quarantaine dans un pays sélectionné par les autorités américaines, comme le Rwanda, la Turquie ou le Mexique.» Pas forcément le lieu ou la formule rêvés pour des vacances... La loi avait d’abord été mise en place puis levée par l’administration Trump. Elle a finalement été maintenue par le gouvernement de Joe Biden pour protéger les États-Unis de la pandémie. Ce « travel ban » concerne toute la zone Schengen. Christine D. ne décolère pas. Arrivée avec son mari et leurs deux enfants en août 2018, elle dénonce surtout une absence de réciprocité avec les locaux et un « deux poids, deux mesures » insupportable à ses yeux : « Les Américains entièrement vaccinés, eux, peuvent aller et venir comme ils le souhaitent, tout comme les Français titulaires d’une green card (permis de séjour permanent) ou qui disposent de la double-nationalité. Idem pour les Mexicains : la frontière est ouverte dans les deux sens alors que le taux de contaminations explose là-bas ! » Kafkaïen ! Les Français peuvent également solliciter un « NIE » (« national interest exception »), une exception d’intérêt national, pour entrer aux États-Unis,. Mais celle-ci est délivrée au cas par cas par les autorités consulaires américaines et les catégories éligibles ont encore été restreintes en mars dernier. « Ce NIE n’est accordé qu’en se déplaçant physiquement à l’ambassade américaine à Paris, précise Christine D., qui n’est pour le moment ouverte qu’aux ressortissants américains. Autant dire qu’il nous serait impossible de l’obtenir si nous devions rentrer en France pour l'été ! » Et donc elle et sa famille sont restéees "en vacances" à San Francisco, tandis que des incendies font rage un peu plus au nord de l'État... Les espoirs d’une solution pourraient d’ailleurs être compromis par la propagation rapide du variant delta en Europe.
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