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Point de vue

Parents, vos mots peuvent changer le monde : à l’origine des maux.

Au commencement était le verbe …

Non, ceci n’est pas l’heure de la prédication. Plus personne ne suit ce feed-là. Pour autant, on y trouvait quelques perles de vérité. Il n’y a pas de fumée sans feu. Bref, revenons-en au verbe. Tout partirait de là. Il serait l’origine originelle, le pouvoir créateur ou le pouvoir du créateur. On s’y réfère trivialement dans les milieux du développement personnel, spirituel voire New Age, où il constitue la règle de base puisque «  la pensée est créatrice ». 

Au commencement était le verbe.
Il serait l’origine originelle, le pouvoir créateur ou le pouvoir du créateur

Les sceptiques diront « je pense à un million d’euros et à ma nouvelle voiture mais rien ne se crée ». Cependant, cela reste une approche superficielle de ce postulat. Le facteur temps intervient. Il a tout de même fallu sept jours au divin créateur pour donner naissance à la Terre et ses enfants. Trêve de plaisanterie, Acte 1.

Les travaux du Docteur Masaru Emoto  s’interrogeant sur l’effet de la pensée sur l’eau illustrent quelque peu cette manière d’appréhender du monde. En effet, l’expérience du docteur Emoto consiste à prendre trois bocaux de riz et à s’adresser à eux de trois manières distinctes : le premier recevra amour et gratitude, le second, mépris et négativité, enfin, le dernier n’aura droit à aucun égard et sera totalement ignoré. Résultat : seul le premier bocal débute la fermentation, le second noircit, et le dernier commence à pourrir. La communauté scientifique décriera cette expérience car la méthodologie de son protocole ne correspond pas aux normes de la communauté

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Des travaux du Dr.Emoto à la théorie de John Bowlby

Toutefois, on remarque que ce constat fait écho à la théorie de l’attachement développée par le psychiatre et psychanalyste John Bowlby.  Ce dernier s’intéresse aux effets des séparations à court et long-terme de la mère ainsi qu’aux carences des soins maternels. Non, la mère n’est pas coupable de tout. Tout le monde peut donner de l’amour mais il faut se rendre à l’évidence : elle joue encore souvent le rôle de « première donneuse d’amour » alors  que les pères restent encore attachés à leur poste de « déserteur chronique ». Tout le monde sait comment on fait des bébés, mais personne sait comment on fait des papas comme le rappelle l'artiste Stromae.

Un manque d’affection,  une séparation de la mère à la naissance ou durant les premiers mois peuvent s’avérer désastreux pour l’enfant. Même si nous n’en avons pas conscience et que l’on minimise cela avec la barrière temporelle, notre corps, lui, s’en souvient. Cajolés avec ou sans mots d’amour, le corps prend note.  Bien que la plupart d’entre nous n’ait guère de souvenirs de nos toutes premières années, notre corps a enregistré toute manifestation d’amour mais aussi de désamour ou absence d’amour. Une illustration intéressante de ce postulat est l’histoire du docteur Maté.

Bébé
Un manque d’affection, une séparation de la mère à la naissance ou durant les premiers mois peuvent s’avérer désastreux pour l’enfant.

L’éclairage du docteur Gabor Maté, spécialiste des addictions

Pour le Dr. Gabor, médecin hongrois-canadien spécialisé dans l'étude et le traitement des addictions, tout trouble psychologique ou maladie chronique trouve son origine dans les traumatismes de l’enfance.

Dr. Gabor
Tout trouble psychologique ou maladie chronique trouve son origine dans les traumatismes de l’enfance.

Tant que le traumatisme n’aura pas été mis en lumière, le corps en portera une trace – symptômes – nous mettant dans des situations de plus en plus insupportables et inconfortables pour que nous y portions attention. C’est là le terreau propice aux addictions qui donnent l’illusion temporaire de faire s’évaporer l’inconfort et l’insupportable. Certains finissent malades, d’autres en prison. 

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Il se sert de son histoire personnelle pour expliquer son analyse. Bébé, il ne cessait de pleurer et sa mère était désemparée. Elle consulta un pédiatre qui lui expliqua qu’il n’y avait rien à faire : tous les bébés juifs pleuraient. Vous l’aurez compris, le Dr. Gabor, de nationalité canadienne et hongroise, est né pendant la seconde guerre mondiale. La détresse de la mère était palpable pour son enfant, et cela même de manière intra-utérine. Bébé ressent tout. Par la suite, elle fut contrainte de l’abandonner quelques temps pour lui sauver la vie. Le Docteur Gabor grandit  en développant de fortes addictions et un trouble de l’attention, diagnostiqué sur le tard à 53 ans. C’est en se penchant sur ses propres addictions, en particulier le travail et le shopping, qu’il fera le lien entre son traumatisme d’enfance et son trouble. Pour lui, c’est une conséquence du stress subi dès ses premiers mois.  Dans ce cas, l’absence de mots et d’affection a généré des maux.

Après l’absence de mots, il  y a les banalités verbales aux arrière-goûts de supplice
« Si je devais choisir entre des violences physiques ou des violences verbales, je préfèrerais être battu, sans hésiter. Les marques sont visibles, on peut au moins se faire plaindre. Tout ce qui est dit, ça vous rend fou. Les blessures sont invisibles. Personne ne s’en occupe. Des vrais bleus guérissent foutrement plus vite que les traces des insultes. »  [Témoignage tiré de l’ouvrage « Parents toxiques » de Susan Forward.]

Livre : Parents Toxiques

Bien qu’il n’y ait nul doute sur l’existence de séquelles psychologiques des suites de violences physiques, ce témoignage met en relief l’intensité des séquelles verbales. Celle-ci découle de leur invisibilité qui équivaut à leur inexistence aux yeux du monde et surtout aux yeux de l’énonciateur ou de l’énonciatrice. Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots, chantait Dalida.  La psychothérapeute  Susan Forward explique qu’ils sont comme des « graines mentales et émotionnelles qui grandissent en nous. » Il y a, d’une part, les « bonnes graines »  empreintes d’amour, de respect  et d’indépendance. Et, d’autre part, les « mauvaises graines » empreintes de peur, d’obligation et de culpabilité. Des mots magiques des mots tactiques. Qui sonnent faux. Les plus désagréables semblent anodins et sont généralement prononcés avec un emballage traître « c’est pour ton bien ».

Des mots de narcissiques aux effets pervers sur le long-terme

Ce dont on ne se rend pas compte est le profond enracinement des mots dits durant l’enfance. Un enfant ne se protège pas. Il ne connaît pas les règles du jeu. L’humain est le seul mammifère incapable et dépendant à son arrivée sur Terre. Les animaux, eux, après quelques heures de vie seulement, se lèvent, marchent, mangent et boivent. Il suffit de regarder la vidéo  portant sur les de travaux de l’éthologue Konrad Lorenz , ayant inspiré  le psychologue John Bowlby,  pour se rendre compte du statut de Dieu qu’ont les parents et plus particulièrement la mère. Les premiers moments après l’éclosion des œufs des oisillons sont cruciaux. Ceux ou celles qui sont en manque d’attention, vous savez ce qu’il vous reste à faire : allez  camper à côté d’un nid. Trêve de plaisanterie, Acte 2.    

Oisillons
Les premiers moments après l’éclosion des œufs des oisillons sont cruciaux.

Tels des dieux,  les mots des parents sont tout-puissants et peuvent avoir des effets destructeurs insoupçonnés. Les enfants, tels des oisillons assoiffés, boivent les mots des parents tout en n’ayant pas  encore le pouvoir de détecter le poison.

Un enfant sans cesse  critiqué avec peu de marques d’affection aura une faible estime de lui et aura des difficultés à entreprendre. Il se sentira toujours, à tort plutôt qu’à raison, la proie aux critiques. L’impression que le monde est contre lui. Un enfant moqué sous couvert d’humour « t’es un zéro» ou un plus commun « t’es vraiment blonde » peuvent être fatals.

" Les enfants prennent pour argent comptant sarcasmes et exagérations humoristiques. Ils n’ont pas assez d’expérience sociale pour comprendre qu’un parent plaisante. […] Les parents qui font des plaisanteries répétitives aux dépens d’un enfant vulnérable se conduisent de façon sadique et destructrice. " [Susan Forward]

La famille : première rencontre avec l’autorité

La famille constitue le premier environnement de socialisation avec une figure d’autorité. Lorsque ce dernier est dysfonctionnel, l’enfant aura intégré le dysfonctionnement comme étant la norme. Ils n’ont jamais été invités à se découvrir, à être pleinement. Le désamour ou l’absence d’amour a été interprété comme une conséquence du comportement de l’enfant.  L’enfant se sent alors responsable de ces mots. Si ses parents se ont cette attitude, c’est probablement qu’il a commis une faute. A partir de là, l’enfant adoptera des comportements de compensation –  souvent des addictions – qui construiront également une armure ou carapace qui lui donneront une capacité à supporter l’intolérable.  Une stratégie souvent observée : avoir des bonnes notes partout pour être aimé ou éviter d’aller au pensionnat.

Le Dr Gabor décrit la personnalité de ces individus comme une somme de mécanismes de défense et non leur réelle identité, d’où un certain vide que viennent combler les addictions. En vérité, ces individus traumatisés n’ont pas idée – ou de manière infime – de leur véritable identité puisqu’on ne leur a jamais permis d’être qui ils sont.

Fragilité
Ce sont alors des individus fragiles, sans colonne vertébrale

Ce sont alors des individus fragiles, sans colonne vertébrale. Seulement, pour faire face aux injustices et aux maltraitances, il faut pouvoir se tenir debout et poser des limites. Or, ces individus ont été habitués à se restreindre aux limites des autres et attendent qu’on leur mette des limites. Ils ne sont pas souverains de leur vie. Ils sont alors à la merci de toute autorité – bonne ou mauvaise. Souvent, il arrive aussi que ces personnes soient bloquées dans une phase narcissique pensant qu’elles sont responsables de ce qui leur arrive. Elles cherchent désespérément l’attention et l’amour qu’elles n’ont jamais reçus à leur arrivée dans ce monde.

Le revers de la médaille est souvent la solitude et l’incompréhension. Car, elles sont incapables d’entrer en relation. Quand ces êtres deviennent parents, les supplices débutent. D’une certaine manière, leur intérêt prédominera. Pour ces individus, être parent sera une manière d’obtenir l’attention et l’amour qu’ils n’ont jamais expérimenté. Le comble étant leur incapacité à le recevoir et l’exprimer. Par conséquent, leur amour devient, dans la majorité des cas, un amour conditionnel. Dans ce type de situation, les enfants devraient s’en détacher. Dans le meilleur des cas, les parents auront fait un travail sur eux et ne répèteront pas ces schémas. Néanmoins, cette réalité sera rarement - ou tardivement - détectée tant l’illusion du schéma familial sain est puissante.

Quand les schémas de l’enfance s’invitent au travail : épuisement, carrière instable, burn-out.

Lorsque les parents n’ont pas fait ce travail, et que l’illusion persiste, les enfants portent les boulets inconsciemment. Il peut en résulter des situations professionnelles devenues « classiques » avec d’un côté, des supérieurs hiérarchiques profondément narcissiques ancrés dans l’égo animé par leur besoin de reconnaissance ; et de l’autre, des employés aux mêmes fragilités. Ces derniers vont répondre à cette « mauvaise » autorité en se donnant sans limite, par simple mimétisme du schéma familial connu.  Des deux côtes, ils sont comparables à des affamés incapables de ressentir la satiété car ils n’ont jamais connu cette satiété émotionnelle.

Burn-out
Il peut en résulter des situations professionnelles devenues « classiques » : burn-out.

La satisfaction des parents ou de l’employeur devient un trophée illusoire qui les rapproche de leur vide originel jusqu’au jour de la goutte d’eau. Tel un film qui ne peut plus durer, les projecteurs s’éteignent, le noir s’impose et nous pousse dans les coulisses. Le scénario ne colle plus. Il sonne faux. Cela n’a plus de sens et  il est devenu impossible de relancer la machine.  Il faut rembobiner pour comprendre. Revoir le film depuis le début. Scène par scène. Les plus mémorables mais surtout celles qui ont été oubliées car trop difficiles. Celles que l’on a préférées mettre sous le tapis mais dont le corps subit toujours le poids de plus en plus lourd.

A l’image d’une anesthésie émotionnelle,  l’égo et le subconscient ont effacé ces images pour nous protéger. Lorsque le processus de guérison est entamé,  les souvenirs reviennent petit à petit. La lumière se fait et nous sommes assez forts pour les accueillir. Les maux s’apaisent, on met des mots sur nos ressentis, nos souffrances.  On brise les chaînes invisibles que l’on ne voulait pas et qu’on ne pouvait  apercevoir. Cela rejoint le phénomène d’amnésie traumatique qui touche beaucoup de victimes d’abus sexuels. Les souvenirs resurgissent soudain après vingt, trente voire cinquante ans plus tard.

Evidemment, les dysfonctionnements du schéma parental impactera de la même manière le plan sentimental, où la codépendance fera surface. Comme un toxicomane, le traumatisé s’attache à la source d’amour de manière irrationnelle et multiplie souvent les relations insatisfaisantes. Pire, il ne se retrouve face à un être ayant la même blessure. Dans ce cas-là, les enfants vont déguster ! Trêve de plaisanterie, Acte 3.

Accepter l’existence des maux : le deuil de l’ancien « moi »

Deuil
On dit qu’il y a cinq étapes dans le deuil : le déni, la négociation, la colère, la dépression et l’acceptation.

Ce processus d’investigation intérieure nous met face à la conclusion suivante : je n’ai jamais été moi-même...qui suis-je ? Bien sûr, certaines parts de votre personnalité se sont exprimées mais une grande partie manquait à l'appel.

On dit qu’il y a cinq étapes dans le deuil : le déni, la négociation, la colère, la dépression et l’acceptation.

  1. Le déni parce que jusque-là, nous pensions être aux commandes de notre vie, nous gérions... en tout cas, du mieux que nous pouvions. Nous nous rassurions avec des phrases telles que « Toutes les familles ont des moments turbulents et un passé ».
  2. La négociation parce qu’on se dit que quelque part ce n’est pas de leur faute (et c’est vrai) et on veut encore jouer le rôle du responsable. Superman ou Wonderwoman.
  3. La colère parce qu’on se rend compte que « m****, ils auraient pu réfléchir avant d’avoir des enfants » et de les traumatiser. Soyez rassurés, une étude a établi que trois enfant sur quatre ne sont pas désirés (timing, accident, relations sans attachement originel...) donc nous sommes pour la une majorité dans le même bateau! Plus on est de fous, plus on rit ! Trêve de plaisanterie. Acte 4.  
  4. Puis surgit la dépression parce qu’au fond, on a mal et on ne l’a jamais compris. C’est une douleur mise sous silence qu’il faut exprimer, VERBALISER. (Je vous le disais, au commencement était….) Nous avons  le droit d’avoir mal. De pleurer en silence, de regretter son enfance. Merci Liane mais sans nostalgie pour le coup… Trêve de plaisanterie, Acte 5.  Nous nous punissions inconsciemment avec des compensations malsaines. 
  5. Enfin, la salvation, l’acceptation parce qu’on se rend compte, qu’au fond, on est un être humain avec des qualités, souvent minimisées, et qu’il n’en tient qu’à nous de les cultiver. On apprend à être ce parent pour nous-même grâce aux erreurs de nos parents.

S’il y avait une citation à retenir en lien avec ce sujet, la voici : « Plus le chagrin creuse ton cœur, plus l’amour peut y entrer. »

L’origine des maux et des mots : le transgénérationnel, une vision d’ensemble.

Déjà en 1995, le pédiatre Thierry Joly écrivait au sujet de la famille « C’est en son sein que l’on observe les premiers mauvais traitements réservés aux enfants, quel que soit son niveau socio-économique et culturel. Et cette première maltraitance ne traduit pas forcément un manque d’amour, mais souvent l’incapacité à savoir manifester cet amour. Il est vrai qu’on ne transmet facilement que ce que l’on connaît bien. » Donc ce n’est pas que les parents ne vous aiment pas, ils vous aiment mal.

Transgénérationnel
La famille : c’est en son sein que l’on observe les premiers mauvais traitements réservés aux enfants.

Vous n’êtes pas à l’abri : « Il est souvent malaisé de ne pas retomber dans des conduites familiales répétitives, dans des spirales d’erreur. Nous risquons de faire subir à nos enfants les mêmes excès que nous reprochons à nos parents…. […] il est difficile de bien maîtriser les mots et les gestes de l’amour quand on n’en a pas soi-même été bénéficiaire. »

C’est pour cela qu’il faut être vigilant et ne pas prendre à la légère des comportements ou des situations répétitives dans notre vie. Lorsqu’une chose se répète, il y a quelque chose à comprendre. En osant mettre la lumière sur nos schémas, nous avons le pouvoir non seulement d’apaiser nos vies mais également celles de l’entourage. Un être humain en paix avec son histoire sera en paix avec son voisin, sa femme, son homme, son patron et son enfant. Un outil pour signer l’armistice est probablement le denier ouvrage intitulé  "La clé de votre énergie" de Natacha Calestreme.

Oui, c’est bientôt fini. Trêve de plaisanterie, Acte final.

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En éduquant vos enfants avec amour et bienveillance, vous changez littéralement le monde.

Le Dr. Gabor va plus loin en expliquant que le déclin de la société actuelle est corrélé à ces êtres humains traumatisés fuyant leurs plaies profondes. Que ce soit l’appât du gain, de l’attention ou du pouvoir, ces trois quêtes illusoires ne sont qu’un moyen de combler un vide intérieur jamais identifié. De ce fait, les addictions foisonnent et permettent au consumérisme de régner, encensé par l’inaccessible étoile que représente la croissance économique exponentielle et perpétuelle.  Cela rejoint également la conclusion du Dr. Joly dans les années 1990 qui disait déjà que « c’est sans doute de ne pas savoir communiquer efficacement qui rend notre société si malade. » J’ajouterais que c’est certainement de ne pas savoir AIMER qui rend notre société si malade.  Mais… après la pluie, le beau temps.

En conclusion, parents ou futurs parents, ou simple individu en contact avec des enfants : Tournez sept fois votre langue dans la bouche avant de parler. Semez des graines d’amour, de respect et d’indépendance dans leur esprit. Avec vos mots, vous avez le pouvoir d’éviter bien des maux à des générations futures, que dis-je, à l’humanité tout entière !

Semez des graines d’amour, de respect et d’indépendance dans leur esprit.
En conclusion, parents ou futurs parents, ou simple individu en contact avec des enfants : "Tournez sept fois votre langue dans la bouche avant de parler."
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