En janvier dernier, la France comptait près de 5 546 millions de demandeurs d’emploi contre 5 716 millions au premier trimestre 2021, selon une enquête menée par la Direction de l’Animation et de la Recherche des Études et des Statistiques (DARES). Une diminution en grande partie générée par la relance économique, mais également par l’augmentation de création de postes. Cette hausse, constatée par les professionnels du secteur se traduit notamment dans les agences d’intérim, véritable tremplin vers l’emploi pour les jeunes. La reprise de l’activité dans ces agences est relayée par Pôle Emploi : « Je confirme que la situation de l'intérim est fortement repartie. Au point même qu’elle soit supérieure à 2019 », explique Patrick, salarié chez le pôle emploi à Colombes.
Les agences d’intérim, un marché de plus en plus dynamique
Vous êtes à la recherche d’un emploi ou d’une mission ? En franchissant les portes d’une agence d’intérim, vous avez des chances de trouver ce que vous cherchez. Tendance forte depuis le début de l’année, plusieurs secteurs d’activités recrutent. Que ce soit l’industrie agroalimentaire, l’hôtellerie, la restauration ou bien les bâtiments et travaux publics, la part des jeunes continuent d’augmenter. « Ce sont majoritairement des jeunes qui cherchent un travail pour payer leur étude, leur logement. Mais parfois, ce sont aussi des étudiants qui ne trouvent pas d’alternance », selon Christine, responsable dans l’agence d’intérim Paris Logistique.
Les agences de travail temporaire ou plus communément appelés agences d’intérim offrent aux demandeurs d’emploi la possibilité d’avoir une expérience professionnelle. Avec la diversité de missions qui sont proposées, le profil des candidats varie comme l’explique Christophe, un salarié de Planet-Inter : « Nous sommes une agence spécialisée dans les BTP et ETP. J’ai vu passer des CV d’étudiants en droit, CAP coiffure ou cuisine. D’autres étaient des alternants en entreprise, et même des jeunes sans diplômes franchissent nos portes chaque semaine ». Avec des missions générales ou spécialisées dans un secteur d’activité, ces agences peuvent être une porte d’entrée pour décrocher un contrat à durée indéterminée. Etienne, 25 ans témoigne de sa situation : « En sortant du lycée, j’ai fait deux années d’économie puis j’ai arrêté. J’ai été intérimaire en commerce pendant un an dans différentes entreprises et depuis quatre ans maintenant, je suis salarié dans la grande distribution ». En plus du développement d’un réseau de professionnels, l’intérim séduit aussi avec ces avantages financiers attractifs. « En fin de contrat, l’intérimaire touche une indemnité équivalente à 10 % du salaire brut, en plus de la rémunération perçue au cours de sa mission » comme l’explique Marie, chargé du recrutement dans une agence Proman à Paris. « C’est en effet un plus à ne pas négliger, surtout si je souhaite intégrer une école spécialisée », déclare Sophie, une étudiante à l’université qui souhaite ouvrir prochainement un prêt étudiant.
Certains secteurs se démarquent et proposent plus d’emplois pour les jeunes. D’après Le Progrès et confirmé par quelques agences d’intérim interrogés, les secteurs les plus dynamiques sont celui de l’informatique, de la santé, suivi par le BTP et l’hôtellerie-restauration. Mais d’autres secteurs peinent à recruter.

Les difficultés de recrutement dans certains secteurs d’activité
Électricien, boulanger, aide à domicile ou bien vendeur en charcuterie sont des postes à pourvoir, mais qui manquent de candidats. « Avant le covid, nous avions constaté une pénurie de candidats et la pandémie a accéléré la situation. Nous avons moins de participants aux jobs dating que nous organisons », constate une responsable de l'agence J4S à Paris. « La sortie de la crise sanitaire fait qu'il y a une reprise de l'activité très dense et rapide, ce qui explique les besoins nos forts en intérim », toujours selon cette même personne.
Les raisons de ce rebond d’activité ont entraîné une pénurie de main d'œuvre dans certains secteurs. Pour les emplois de services à la personne, notamment dans les Ehpad, les besoins sont majeurs. Les métiers de l'hôtellerie-restauration ont également du mal à trouver des employés, car ce domaine a été fortement touché par la pandémie. De nombreux employés ont tourné le dos à ce secteur, mais avec la réouverture des bars et restaurants, les appels d’offres affluent. Pour l’agence d’intérim à Clichy, la pénurie peut aussi s'expliquer car « les jeunes sont moins formés à ces métiers, il y a moins d'apprentissage ». Mais chez EVS Intérim, la difficulté est « en fonction du poste demandé par les candidats ».

Globalement, les perspectives pour 2022 sont meilleures que les années précédentes. « Je trouve que c’est plus actif qu’en 2020, que ce soit avec les clients ou les candidats. Le Covid est un peu fini, donc les boites repartent. Finalement, cela se traduit par une augmentation de postes cette année », d’après Emma, chargée de recrutement chez Adecco.
Anthony Geran Hachon
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