Le sujet n’a pas eu beaucoup d’écho parmi les médias, les grands titres étant réservés à la sécheresse et aux incendies de ces dernières semaines. Toutefois, au pays des droits de l’Homme, il y a certaines informations qui ne devraient pas passer inaperçues.
Salma al-Chehab a été condamnée par une cour d’appel en Arabie Saoudite à 34 ans de prison. Son crime ? Ses messages sur Twitter, comme celui-ci : « Liberté aux prisonniers de conscience et à chaque personne opprimée dans le monde ». Militante féministe, elle réclamait la libération d’opposantes politiques dans son pays.

Condamnée en première instance à six ans de prison, la jeune femme ne pouvait imaginer une telle sentence pour son activité sur le réseau social. Il y a quelques jours, la cour d’appel lui a infligé une peine assez spectaculaire eu égard aux faits reprochés. Selon l’AFP, qui a pu se procurer un document judiciaire, l’accusée aurait « fourni de l’aide à des opposants politiques qui cherchent à troubler l’ordre public et diffusent des informations fausses et malveillantes. »
Étudiante à Leeds, en Angleterre, et mère de 2 enfants, Salma al-Chehab écope finalement d’une double peine : 34 ans pour ses propos diffamatoires à l’encontre du royaume saoudien et Mohamed Ben Salmane, prince héritier. Ainsi qu’une interdiction de quitter son pays pour une durée supplémentaire de 34 ans, peine qui débutera à sa sortie de prison.
Selon la directrice d'Human Rights Watch à Washington, Sarah Yager, « les États-Unis, la France et les autres gouvernements qui ont renforcé leurs liens diplomatiques avec le royaume devraient rapidement et publiquement condamner cette décision. »
L'organisation de défense des droits humains ( ALQST ), à Londres, s’est indignée de cette parodie de justice et dénonce « la plus longue peine d'emprisonnement jamais infligée par les autorités saoudiennes à un militant pacifique ».
L’ONU se dit consternée par cette condamnation et a demandé, vendredi dans un communiqué, la libération immédiate et sans conditions de la jeune femme.
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