Depuis plusieurs années, le phénomène des téléréalités s'accroît en France. Loin de nous l'époque des premières émissions de Loft Story. Aujourd'hui, c'est plus d'une centaine de téléréalités qui se font concurrence sur nos écrans afin d'attirer le plus d'audience. Crise sanitaire oblige, de plus en plus de jeunes se sont retrouvés devant leur télé et les audiences des programmes phares tels que Les Marseillais se sont vues multipliées. Un engouement qui, peut poser des questions quant à l'influence que les stars des programmes peuvent avoir sur les adolescents qui les regarde.
Des couples à toutes les saisons
C'est un élément phare sur lequel se base toutes les productions: les relations amoureuses. Chaque saison est basée sur les problématiques amoureuses de chaque candidat. Certaines émissions en ont d'ailleurs fait leur concept, telles que les Princes et les Princesses de l'Amour ou encore la Villa des coeurs brisés. Pour d'autres enseignes, bien que ce ne soit pas officiellement le but principal, c'est ce qui est bien souvent mis en avant dans les teasers: des couples qui se déchirent ou alors au contraire, d'autres, plus improbables, qui se forment devant les caméras. Ces couples éphémères, car pour la plupart, leur durée de vie n'est que de quelques épisodes.
Pour certains couples cependant, les émissions qui se succèdent sont synonymes de réconciliations et de nouveau départ. Le cycle semble sans fin: engueulades à briser les fenêtres, discussions avec les amis et collègues de tournages, des semblants d'efforts de la part des deux partis et finalement, le couple se reforme. Un scénario qui semble très bien rôdé.
Conte de fée ou compte en banque ?
Si devant les caméras l'amour semble au beau fixe, ça n'est pas toujours le cas en off. Depuis plusieurs semaines, de nombreuses candidates prennent le parti de dénoncer les productions qui les ont employées ainsi que leur façon de travailler. L'une d'entre elle à d'ailleurs avoué avoir été forcée de se rapprocher d'un candidat en in alors que les deux ne se prêtaient aucune attention une fois les caméras éteintes: “Il ne me calculait pas en off, je ne vois pas pourquoi je devrais continuer à aller vers lui. Je veux plus le voir moi”. Un vrai jeu d'acteur qui, vient remettre en question le terme même de téléréalité.
Mais si le nombre de faux couples devant les caméras semble exploser, c'est également le cas des règlements de comptes par réseau social interposé. Une pratique qui vient briser le mythe du couple amoureux du petit écran. En effet, sur les réseaux sociaux, insultes et accusations fusent des deux camps. Certains en viennent même à venir réclamer les cadeaux offerts lors de la relation en direct et à filmer la confrontation qui s'en suit. Ces méthodes sont-elles le fruit d'une course au buzz montée de toute pièce ou alors une vraie dispute à la 2021, époque où les réseaux sociaux ont pris le pouvoir sur notre société?
Une audience influençable ?
Le vrai problème qui est mis en avant par ces comportements est l'exemple que cela donne au public de ces émissions, qui est majoritairement composé de jeunes adolescents. Très souvent, ces jeunes se basent sur ce qu'ils voient à la télé pour se créer leur propre identité sentimentale ou bien des objectifs amoureux. Voir des couples s'aimer de manière presque abusive une minute puis se déchirer à se jeter des objets à la figure la minute suivante peut créer un déséquilibre dans les désirs d'un enfant. De plus, les cadeaux que se font ces candidats de téléréalité entre eux sont à l'image du salaire qu'ils touchent, puis qu'ils viennent se reprendre en direct sur les réseaux sociaux peut altérer leur jugement sur la valeur des cadeaux qu'ils offrent.
Lorsque l'on interroge les principaux intéressés, les adolescents, un grand nombre d'entre eux reconnaissent que les candidats de téléréalités sont une mauvaise influence pour les plus naïfs d'entre eux. En ce qui concerne l'autre partie, ils n'ont aucun avis sur la question, peut-être n'ont-ils pas le recul nécessaire pour se rendre compte des choses. Un problème qui cependant, peut se voir dans les deux sens, les candidats sont-ils conscients de leur emprise sur leur jeune audience?
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