Des sifflements dans la rue, une façon de draguer un peu trop lourde ou insistante, une constante impression d'être suivie, épiée, c'est le triste quotidien de nombreuses femmes à travers les rues de la France entière.
Lorsque l'on demande aux femmes de notre entourage si elles ont déjà subi du harcèlement de rue, la grande majorité répondra oui. Une étude menée par l'institut IPSOS révèle que depuis le début de l'épidémie du Covid, une femme sur trois a déjà été victime de harcèlement de rue. Triste réalité qui ne semble pourtant pas alerter autant qu'elle le devrait. Lola*, tatoueuse dans le sud de la France témoigne: « Le fait d'avoir été enfermés pendant deux mois semble avoir joué sur leurs envies, et c'est vrai que depuis la fin des confinements, j'ai l'impression constante d'être un bout de viande. »
Un sentiment constant d'insécurité.
Si pour les personnes non-victimes d'agression il est compliqué de repérer les actions problématiques, pour les autres, beaucoup de gestes "anodins" restent perçus comme une agression: un regard un peu trop insistant, un compliment accompagné de sous-entendu, un "on peut faire connaissance?" ou encore une voiture qui ralentit un peu trop à côté de soi. Les témoignages de ces agressions ne sont d'ailleurs pas très compliqués à trouver: il suffit d'ouvrir les réseaux sociaux pour les voir apparaître à foison, et ce même pour des enfants.
Pour certains hommes, le harcèlement de rue sous ses différentes formes reste encore très méconnu. Lucas, 24 ans raconte: "Avant d'avoir une copine, je n'étais pas du tout au courant de tout ce que les femmes pouvaient subir, je suis fils unique et c'était très lointain pour moi." La solution serait alors simple: sensibiliser au harcèlement de rue et à comment l'éviter dès le plus jeune âge, à l'image du tabac et des drogues. Mais à un âge où beaucoup ne comprennent pas ce qui leur arrive, une telle chose serait compliquée.
Des mesures gouvernementales afin de lutter au mieux.
Si les agressions et le harcèlement restent aussi présents, de nombreuses mesures ont été prises par le gouvernement afin d'essayer de lutter au mieux contre ce fléau. C'est en 2018 que la loi dite Schiappa voit le jour. Mais depuis sa mise en place, seules 1746 infractions pour outrage sexiste avaient été comptabilisées en novembre 2020. Des chiffres qui montrent le manque de communication autour de cette loi qui, s'il est reconnu coupable peut coûter jusqu'à 750€ à l'accusé.
Alors, certains tribunaux ont décidé de prendre les choses en main à leur manière: c'est le cas du parquet du tribunal de Montpellier qui, en étroite collaboration avec la mairie ont commencé à former des policiers, des gendarmes et même des agents de transports en commun afin de savoir comment réagir face à une situation de harcèlement de rue.
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