Rarement l’Assemblée nationale ne vote à la quasi unanimité. Sur les 429 députés présents hier soir, 428 ont voté pour la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé. Thomas Mesnier, du parti Horizons, a été le seul à voter contre.
Une mesure demandée depuis des mois par les personnes handicapées
Une standing ovation de part et d’autre de l'hémicycle a accompagné le résultat du vote. L’Allocation Adulte Handicapé est une compensation financière à laquelle des personnes en situation de handicap et dans l’incapacité de travailler peuvent prétendre. Or pour les personnes en couple, l’AAH était indexée sur le salaire du conjoint et pouvait être réduite drastiquement voire supprimée. Les personnes en situation de handicap demandaient depuis plusieurs années sa déconjugalisation pour plus d’autonomie et moins de précarité financière, une requête refusée deux fois à l’Assemblée ces cinq dernières années.
Indignation commune de l’extrême-droite à l’extrême-gauche
“Nous vivons un moment important qui ne souffre ni démagogie, ni provocation, ni instrumentalisation. Les 270 000 personnes en situation de handicap ont le droit de s’aimer et vivre ensemble sans contrainte”, a clamé le député PCF André Chassaigne. Pour le RN, l’AAH conjugalisée est une “double peine” et une “dépendance sur une dépendance.” Même son de cloche pour les socialistes, qui ont évoqué un “prix de l’amour” qui ne devrait pas être payé par les personnes en situation de handicap. La déconjugalisation prendra effet le 1er octobre 2023 “au plus tard” selon le ministère du Travail.
Maud Baheng Daizey
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