Pour la défenseure des droits Claire Hédon, la condamnation d’hier de l’Etat dans des contrôles d’identité à Gare du Nord en 2017 relève d’une “décision importante.” Trois lycéens d’Epinay-sur-Seine avaient été contrôlés au retour d’un voyage scolaire, à la descente de leur train. Ils avaient été palpés et fouillés malgré l’intervention de leur enseignante, et avaient vu leur plainte être refusée au commissariat de Saint-Denis. Pour la professeure, "il y a une impossibilité pour ces jeunes de se défendre comme n’importe quel citoyen. Porter plainte contre l'Etat, c'est donc leur seule solution.” Hier, l’Etat a été condamné pour “faute lourde” et à verser 1 500 euros aux trois plaignants pour “préjudice moral.”
Ce matin, Claire Hédon a salué la décision de justice, tout en rappelant que pour elle, le contrôle au faciès n’est pas systémique. “La question n'est surtout pas de généraliser. Il y a des cas où il y a des contrôles discriminatoires et c'est important que la justice le reconnaisse, parce que c'est comme ça qu'on va avancer, qu'on va pouvoir lutter contre les discriminations. (...) Pour avancer, la seule question qui se pose, c'est la traçabilité, qui permet la preuve de la discrimination, ou de la non discrimination, d'ailleurs.”
Maud Baheng Daizey
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