Dans les consciences, l'avortement sucite culpabilité et indignation. De part et d'autre de l'Europe, il a donné lieu à diverses polémiques et revendications. En Espagne et en France, on le vit différemment et les réflexions menées sur la question ont laissé entendre que l'avortement était en réalité inacceptable.
Le 27 mars 2022, des manifestations ont éclaté à Madrid. Les espagnol(es) refusaient un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol destiné à faciliter l'accès aux hôpitaux publics des femmes voulant avorter. L'Espagne est fortement imprégnée par la tradition catholique. La légalisation de l'avortement n'a été effective qu'en 2010. Les manifestants attendaient que l'on "respecte davantage la vie". La question des traumatismes liés à l'avortement a été mise en avant pour donner une raison supplémentaire d'annuler ce projet de loi.
En France, la loi de légalisation de l'avortement a été votée en 1974. Ce sont des milliers d'avortements qui sont pratiqués chaque année. Les femmes sont maîtresses de leur corps et leur avenir, mais "l'acte d'IVG ne doit pas être banalisé", selon Brigitte Letombe, gynécologue et présidente de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale. Même s'il y a plus d'efforts à faire pour son accès. Car on connaît des fermetures de centres d'orthogénie ou des restrictions, un déficit de formation des médecins. Cela est une menace pour le droit des femmes à l'avortement.
Ce qui fait régresser les efforts dans le sens de l'ouverture de ce droit, c'est aussi inacceptabilité de l'avortement, moralement parlant. Sur le site de l'encyclopédie philosophique, on énumére les raisons pour lesquelles l'avortement doit être repoussé. "Toutes les personnes ont un droit à la vie", "tous les embryons/fœtus ont un droit à la vie", "le droit à la vie de l'embryon/fœtus doit toujours l'emporter, sauf sur le droit à la vie des femmes", "donc l'avortement est moralement condamnable, sauf lorsqu'il est pratiqué pour sauver la vie de la femme". Avorter parce que la grossesse n'est pas désirée ou en raison d'un viol revient à faire le choix de ses propres intérêts sur la vie d'autrui: pure cruauté et égoïsme. Certains peuvent se montrer plus radicaux et refuser tout avortement. Les extrêmes, eux, les religieux ou philosophes théistes, le condamnent fermement.
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