Se téléporter ce n’est peut-être pas pour demain, mais l’hyperloop tend à nous en donner un aperçu. Ce véhicule terrestre a pour ambition de devenir l’engin terrestre le plus rapide. Sorti tout droit de la tête de l’ingénieur sud-africain Elon Musk, ce projet pourrait voir le jour dans les années à venir. Focus sur ce train du futur.
L’hyperloop : Kesako ?
L’hyperloop se veut être un nouveau mode de transport terrestre ultra rapide. Bien loin du charbon des locomotives, il fonctionnerait avec une nouvelle technologie qui allierait champ magnétique et moteur à induction.
L'idée est de venir faire «léviter» de façon magnétique un véhicule à l'intérieur d'un tube sous vide. L’objectif est de supprimer la “traînée aérodynamique” et ainsi de pouvoir atteindre de grande vitesse. La propulsion serait alors assurée par des électro-aimants en forme de spirale, d’après les publications des chercheurs James Braun, Jorge Sousa, et Cem Pekardan.
Des records de vitesse
Ce train pourrait [en théorie] avoisiner les 1000-1200 km/h. Les villes de Los Angeles et San Francisco seraient alors reliées en seulement 30 minutes là où son rival, le train à grande vitesse, les relieraient en 2h40min. En effet, l’hyperloop est proposé en tant qu’alternative au système ferroviaire en développement dans la région.
Ce projet hyperloop serait alors conçu pour des trajets de courte distance. Ainsi, Los-Angeles-San Francisco ou Boston-New-York pourraient faire partie des premières lignes de l’hyperloop. Ces lignes permettraient alors de réduire de surcroît le trafic aérien. Ce train associerait, en effet, la rapidité de l’avion et la facilité des transports terrestres.
De l’idée d’Elon Musk aux projets participatifs
Tout part d’une idée, celle d’Elon Musk, le chef d’entreprise qu’on ne présente plus, de concevoir un train supersonique. Le projet germe alors dans sa tête et en 2013, il publie par le biais de son entreprise Space X le livre blanc de ses idées. Les 59 pages du livre y détaillent [entre autres] le fonctionnement de son hyperloop. Ce document est depuis sa publication en libre accès aux entrepreneurs, cependant le nom Hyperloop reste la propriété de Space X.
Elon Musk permet, ainsi, aux entreprises qui le souhaitent d’ajouter leur pierre à l’édifice et de concevoir leur propre train supersonique. Plusieurs entreprises se sont lancées dans l’aventure. Aucun brevet n’a été déposé par le milliardaire afin d'encourager l’innovation. Ce dernier, ayant plusieurs projets, ne gère plus celui de l’Hyperloop.
L'état d’avancement : beaucoup de projets, mais loin d’être aboutis
L’Hyperloop est un projet disponible en open-source, motivant ainsi la recherche et le développement. Pour autant, le projet est loin d’être abouti et commercialisé. «Je suis tenté de dire que c’est facile, mais il vaut mieux simplement dire que c'est réalisable - ce ne sera pas la grande difficulté technologique », encourage Carl Brockmeyer President Scientific chez Atlas Copco dans un article du magazine IEEE Spectrum.
Plusieurs sociétés se sont lancées à l'assaut du projet depuis quelques années maintenant. C’est le cas de l’entreprise Hyperloop Transportation Technologies qui a installé en 2017 son centre de recherche sur la base aérienne de Toulouse-Francazal. La société canadienne Transpod a, elle, récemment engagées les négociations pour le lancement d'une ligne commerciale. Au vu de la future privatisation du réseau SNCF, des entreprises françaises comme Resaneo se sont aussi lancées dans la course.
Même si la pandémie ralentit la progression de ses entreprises, Virgin Hyperloop a réussi à réaliser les premiers essais habités de ce transport en novembre 2020. La capsule a parcouru 500 mètres à 172km/h.
“Si cette technologie doit encore faire ses preuves, elle ne doit être ignorée ni par les entreprises, ni par les collectivités publiques, pour ses enjeux en termes de recherche, de propriété intellectuelle, de réglementation ou de potentialités économiques et humaines.” déclare l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
L’hyperloop : un air de déjà vu français.
Le projet n’est pas sans rappeler celui de l’aérotrain. Un projet français qui, comme son cousin l'hyperloop, paraissait futuriste pour son époque (année 1970). Les principes de fonctionnement sont calqués sur celui de l’hyperloop. Le véhicule devait se déplacer sur un coussin d’air et aurait été propulsé sur une voie adaptée par une hélice. Malgré un projet ambitieux, la conjoncture de l’époque a fait stopper le développement de ce projet.

Gerard Feldzer, spécialiste des transports déclarait à France Info : "Il y a plus de 45 ans, il avait déjà battu des records à plus de 500km/h. La différence, c'est que ce projet était sur coussin d'air, plus rustique, et propulsé par un moteur d'avion. "
Même si le projet motive nombre d'entrepreneurs, l’hyperloop ne sera que pour un monde post Covid. Le développement et la commercialisation de ce train n’en sont qu'à leurs débuts. Espérons que l’hyperloop ne connaissent pas le même sort que l’aérotrain.
Alexandra Frenkel
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