Les grévistes de la RATP et de la SNCF n’ont qu’à bien se tenir. Le trafic ferroviaire de l’Angleterre pourrait bien se retrouver paralysé jusqu’à dimanche. En cause, la privatisation du secteur des chemins de fer et la réclamation d’une hausse des salaires des cheminots pour pallier l’inflation. Une ligne de métro sur deux sera fermée et quatre trains sur cinq seront supprimés. Selon le syndicat anglais RMT, plus de 50 000 cheminots ont déclaré faire grève du mardi au dimanche pour “le plus gros conflit sectoriel depuis 1989.” Des “milliers d’emplois” seraient menacés de licenciement dans les compagnies ferroviaires britanniques, alors que les conditions de travail des cheminots se dégraderaient fortement. Les syndicats avaient annoncé la veille que les négociations avec le gouvernement avaient échoué, les décidant à entamer la grève.
Le mouvement risque d’aggraver les conditions de voyage de “millions d’usagers” selon le gouvernement, alors que le secteur aviaire bat de l’aile et peine à reprendre un fonctionnement normal post-Covid. Des vols sont régulièrement annulés faute d’effectifs, poussant les voyageurs à s’orienter vers le train. Le gouvernement doit se réunir dans la journée pour trouver “un compromis raisonnable pour le bien du peuple britannique et des travailleurs ferroviaires.” Le ministre des Transports Grant Schapps estime néanmoins que les réformes critiquées par les syndicats “doivent se faire quoiqu’il arrive” et envisage d’assurer aux voyageurs un “service minimum” des transports lors de débrayage. Sans accord, la grève pourrait perdurer et toucher également les conducteurs de bus, les agents de la circulation, ou encore les personnels de l’éducation. Les autorités ont appelé les Britanniques à ne pas voyager en train jusqu’à dimanche, une consigne vraisemblablement respectée dans les grandes gares.
Maud Baheng Daizey
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