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Point de vue

Ballon d’Or 2021 : Messi a t’il déjà clos le débat ?

Le Ballon d’or lui tend les bras, ou peut-être l’a t’il déjà… Le monde du football a vu l’Argentine remporter sa première Copa America depuis 1993 avec un Lionel Messi à un niveau comme on ne l’avait peut-être encore jamais vu en sélection, décisif à chaque match et qui a terminé la compétition touché à la cheville pour arracher son premier titre avec l’Albiceleste. Même le Brésil de Neymar Jr, bien qu’annoncé favori, n’a su se dépêtrer du piège argentin.

Cette victoire, si précieuse soit-elle pour le meneur du jeu du FC Barcelone, sonne comme l’aboutissement d’une histoire d’amour compliquée avec son pays natal, souvent critiqué pour ne pas avoir le même rendement qu’au club catalan et évoluant dans l’ombre d’un certain Diego Maradona, idole éternelle de la nation. En soulevant son premier trophée en sélection, La Pulga a effacé une anomalie qui manquait à son génie.

Souvenons-nous du torrent de critiques dans la presse locale qui s’abattait sur lui chaque fois que l’Albiceleste échouait en Coupe du Monde ou justement, en Copa…

De son visage décomposé en 2014 après l’échec allemand sur la dernière marche, au Maracana...

S’imposer chez le voisin, l’ennemi préféré, le plus grand rival aurait été un symbole incroyable pour tout le peuple argentin. La désillusion, elle, était indescriptible.

Son pénalty manqué un an plus tard face au Chili, déjà en finale du tournoi continental, son échec en 2016 également...

Son impuissance en 2018 face à l’équipe de France, une sortie prématurée en huitième de finale au sein de « la pire équipe d’Argentine du vingt et unième siècle » dixit les médias locaux, celle de Jorge Sampaoli...

 

 

Le septième, l’apogée ?

 

 

Chaque année, beaucoup de journalistes le disent : « s’il l’a, c’est le dernier, Messi c’est fini ».

En décembre 2019, lorsque le numéro 10 avait soulevé le Graal pour la sixième fois, certains consultants étaient sûrs de leur fait : le lutin argentin posant avec le Ballon d’Or, c’est la dernière fois.

Et chaque année il surprend encore.

Qui aurait imaginé en début de compétition, quand il marquait face au Chili d’Eduardo Vargas malgré le match nul, qu’il brandirait le Trophée trois semaines plus tard à l’issue d’une irrespirable séance de tirs au buts face à la Seleçao ? Pas grand monde, soyons honnêtes…

Or il se trouve que la Pulga a un caractère de meneur d’hommes, un mental, une rage de vaincre que certains ont peut-être sous estimé même s’il a dû attendre ses trente quatre printemps pour enfin ajouter sa première ligne en sélection à un palmarès, en club, déjà hors norme. Et de part ce fait offrir enfin un titre à la fameuse Maquina 87, cette génération dorée qui n’avait, jusque là, rien remporté.

Souvenons-nous de ce que disait le regretté Johan Cruyff il y a de cela quelques années : « Messi finira avec 6 ou 7 ballons d’or. Il est le meilleur joueur de tous les temps. »

D’autres comme Ronaldinho ne disent pas le contraire.

 

 

Quelle concurrence dans la course au Ballon d’Or ?

 

 

C’est la question de fond, qui d’autre que Lionel Messi peut prétendre à la distinction pour l’année 2021 ?

Robert Lewandowski – grand perdant de l’édition 2020 pour laquelle il aurait pu être sacré – qui a remporté le championnat allemand avec le Bayern Munich mais dont l’Euro a été plus que moyen avec la Pologne ? Les jeunes anglais qui se sont signalés mais n’ont gagné que leur championnat domestique comme Phil Foden avec Manchester City ? Ceux de Chelsea comme Mason Mount, très en vue cette saison mais qui parait encore un poil tendre pour un trophée aussi important ?

Le milieu italien Jorginho qui a réussi à faire le doublé Ligue des Champions avec les Blues et Euro avec l’Italie pourrait sur le papier légitimement postuler, sauf qu’il n’a pas été suffisamment décisif ni régulier sur ces deux titres et ne se détache pas spécialement du collectif. Pour exemple, Rafael Varane l’avait fait en 2018 avec le Real Madrid puis l’équipe de France en Russie pour au final ne même pas terminer sur le podium. On peut également citer Gianluigi Donnarumma, étincelant avec la Squadra mais dont le rôle ingrat n’a pas la portée espérée. Rappelons que dans l’histoire du football, un seul gardien de but a été élu, c’est dire la place que l’on consacre à ce poste : la hype veut que les buteurs soient dans la lumière et c’est la dure réalité du milieu. A mon sens, un seul joueur était bien parti pour éventuellement redistribuer les cartes, il s’agit de N’Golo Kanté. Impressionnant avec Chelsea depuis le début de l’année civile, le milieu de poche de Thomas Tuchel a été élu homme du match à chaque rencontre de Ligue des Champions avant de remporter la compétition aux dépends de Manchester City. Jusqu’à la fin du mois de mai, il était en pole position mais l’Euro est passé par là. Fin des illusions, la Suisse a mis un point d’honneur à ses espoirs. S’il ne remportera pas le prestigieux trophée, la logique voudrait qu’il soit a minima sur le podium.

En bref, comme prévu, les grandes compétitions viennent donc, en ce mois de Juillet, de désigner leur lot de vainqueurs et de vaincus.

A trente quatre ans et trente trois buts en club cette saison, Lionel Messi devrait donc, sauf cataclysme, soulever son septième ballon d’or en décembre prochain.

Le flot de critiques à son sujet ne va certainement pas s’arrêter d’ici là mais avec un peu de bon sens, jetons un œil aux statistiques, regardons le génie - même moins flamboyant qu’auparavant - tant qu’il est là, car c’est encore un joueur que l’on regrettera une fois qu’il aura raccroché les crampons.

Alors profitons...

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