
Après 56 ans d’attente, l’Angleterre, pays fondateur du football, va de nouveau connaître le succès mais cette fois chez les féminines lors de cette treizième édition du Championnat d’Europe des Nations qu’elle organise sur ses terres. Après avoir terminé premier de son groupe devant l’Autriche en étant invaincu avec trois matchs pour trois victoires puis fait tomber successivement l’Espagne et la Suède, l’Angleterre était opposée ce dimanche à l’Allemagne, vainqueur de la France en demi-finale (2-1), au Wembley Stadium. La sélection allemande est une grande habituée des finales européennes avec huit finales pour huit succès. Une finale logique sur le papier entre deux équipes réunis pour un objectif commun mais différent du point de vue historique. L’Angleterre, pour sa troisième finale, était en quête d’un premier succès européen alors que son adversaire, l’Allemagne, en quête d'un neuvième titre et souhaitait reprendre la main sur un trophée qu’il l’avait fait reine avec huit victoires (1989, 1991, 1995, 1997, 2001, 2005, 2009 et 2013). A Wembley devant 87 000 spectateurs, cette treizième finale de l’histoire de l’Euro féminin n’a pas déçu puisqu’on a vu une finale serrée, intense, physique et rythmée où personne n’a fermé le jeu. Malheureusement, avant le coup d’envoi, l’Allemagne doit faire face au forfait de dernière minute de son attaquante vedette, Alexandra Popp, auteur de six buts dans la compétition. La première période passionnante fut intense et physique marquée par de nombreux duels sans pour autant un avantage à la mi-temps (0-0). C’est en seconde période que tout s’est débloqué.

Alors que l’Allemagne essaye de prendre le dessus dans le camp anglais, elle se fait punir par son adversaire qui ouvre le score sur son premier tir cadré en seconde période. Ce réalisme à fait la force des anglaises dans le tournoi. Servi en profondeur par Keira Walsh sur un contre éclair, Ella Ann Toone, la milieu de Manchester United lance cette finale à l’heure de jeu avec un superbe lobe du droit (1-0-62’). Rentrée huit minutes plus tôt à la place de Francesca Kirby, elle se montre de suite efficace. Un coaching payant pour sa sélectionneuse, Sarina Wiegman.
Devant au tableau d’affichage, l’Angleterre souhaite conserver son avantage coûte que coûte mais en baissant le rythme, elle laisse l’Allemagne revenir dans la partie. Presque un quart d’heure plus tard, les Allemandes égalisent par l’intermédiaire de Lina Magull qui égalise d’un plat du pied (1-1-79’). Dos à dos à la fin du temps réglementaire, l’Angleterre et l’Allemagne doivent passer par la prolongation où la fatigue s’est fait ressentir des deux côtés. Et dans ce genre de situation, le mental joue une place forte et à ce petit jeu, les Anglaises, ont trouvé les ressources nécessaires pour forcer le destin grâce à Chloé Kelly qui redonne l'avantage aux siennes après un corner tiré par Lauren Hemp (2-1-110’). Auteur du but victorieux, Chloé Kelly à logiquement été élue joueuse du match. Maudite en 1984 lors de la première édition et en 2009, l’Angleterre, à domicile, soulève enfin un trophée européen. Le premier trophée pour les féminines anglaises. Après avoir mené les Pays-Bas sur le toit de l’Europe cinq ans plus tôt et en finale de Coupe du Monde deux plus tard, Sarina Wiegman continue de briller en tant que sélectionneuse mais cette fois à la tête de l’Angleterre. Ce succès risque d'être célébrée jusqu'au bout de la nuit dans le pays.

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