Le footballeur argentin mort le 25 novembre 2020 aurait-il pu être tué par ses professionnels de santé ? Le tribunal de San Isidro en Argentine cherche à élucider la question et soupçonne huit professionnels de santé d’avoir “enfreint leurs devoirs” et fait preuve de “négligence” envers Maradonna, dont les symptômes d’insuffisance cardiaque ont été ignorés par son neurochirurgien Leopoldo Luque. Un médecin de famille, un clinicien, une psychiatre, une psychologue, un responsable des infirmiers et deux infirmiers sont visés par la procédure. Le procès est attendu pour 2023. Les suspects risquent entre huit et vingt-cinq ans de prison pour “homicide involontaire” avec circonstances aggravantes.
Une négligence incompréhensible
L’enquête a effectivement révélé que l’équipe médicale avait bien conscience des déficiences du cœur du célèbre footballeur sans pour autant en prendre compte. Pis encore selon le parquet, le personnel soignant avait clairement conscience que Diego Maradona risquait la mort. Les enquêteurs relèvent le choix discutable du personnel d’organiser “une hospitalisation à domicile sans précédent, totalement déficiente et imprudente”, impliquant une “série d'improvisations, de fautes de gestion et de manquements.” Décédé à l’âge de 60 ans alors qu’il se remettait d’une crise cardiaque, Maradona souffrait de détérioration neurologique et de problèmes de foie et de rein sans compter ses dépendances à l’alcool et aux psychotropes. Dans un rapport de l’enquête, l’équipe médicale est accusée d’avoir “laissé à l’agonie” Diego Maradona “au moins 12 heures” précédant sa crise cardiaque. “Les signes de danger de mort qu’il présentait ont été ignorés” selon les conclusions des enquêteurs. Pour les accusés, Diego Maradona aurait refusé d’être hospitalisé, alors que le rapport précise qu’il “n’avait pas toutes ses facultés mentales” lors de son refus de transfert dans un centre adapté.
Maud Baheng Daizey
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