13 mai 2000, 28 mai 2005 et 3 juin 2023. Trois dates inscrites dans l’histoire du FC Nantes. Trois matchs couperets qui ont permis aux Jaune et Vert de se maintenir in extremis en Ligue 1. On peut parler d’une sorte de miracle, tant l’exercice à été compliqué jusqu’à son terme. Nantes, qui ne gagnait plus dans son antre avant ce samedi soir depuis le 12 février dernier et un succès sur Lorient, a su trouver la recette pour s’imposer face au voisin angevin déjà relégué. Mais gagner n’était pas suffisant. Il fallait aussi compter sur une victoire d’un RC Lens ayant sécurisé sa deuxième place depuis la précédente journée et qui alignait une équipe B à Auxerre. Heureusement pour les Jaunes, Franck Haise est du genre à vouloir terminer l’exercice sur une bonne note et donc, ne pas fausser le championnat. A l’Abbé Deschamps, les Sang et Or ont fait le boulot et ont ainsi indirectement sauvé la maison Jaune, finissant la saison à un petit point du Paris SG.
13 mai 2000, le jour où Vahirua a sauvé les meubles
A l’issue d’une saison pour le moins mouvementée, il y a eu ce samedi de début juin comme un air de déjà vu. Le 13 mai 2000 est comme un miroir de cet exercice. Vainqueur de la Coupe de France face aux amateurs de Calais à Saint-Denis, les Nantais n’avaient à l’époque eu que quelques jours pour préparer leur déplacement crucial au Havre. Au cœur de la sinistrose, c’est le tahitien Marama Vahirua qui avait sauvé les meubles. Nous étions à la dernière journée et le FCN était déjà dans l’obligation de s’imposer. La saison d’après, les Jaunes fêtaient leur huitième et dernier titre de champion de France. Quand on vous dit que le foot va vite…
28 mai 2005 : Diallo, un but pour l’Histoire
Cette date est peut-être celle qui a suscité le plus d’émotions. Englué dans une situation bien plus compliquée, ce soir de fin mai 2005 a comme particularité que Nantes n’a pas son destin en main, contrairement à cinq ans plus tôt. D’abord, il faut battre Metz à La Beaujoire et espérer que ni Bastia ni Caen ne gagnent de leur côté. Dans un climat des plus tendus, Mamadou Diallo délivre le stade cinq minutes avant la pause de la tête sur un centre de Nicolas Savinaud. Dans le même temps, les corses et les ardennais perdent et donc, ressuscitent les canaris. L’alignement des planètes est parfait et le FCN reste dans l’élite une 42ème saison d’affilée, record que seul le PSG a battu en 2019. Mais paradoxalement, le club ligérien finira par connaître la descente deux saisons plus tard.
3 Juin 2023 : Ganago évite le pire
Cette année n’a donc pas échappé à la règle, il fallait un finish comme seul Nantes sait le faire. Pour sauver l’institution (ou du moins, ce qu’il en reste), les hommes de Antoine Kombouaré ont surtout offert des émotions en Coupe de France et en Europa League, oubliant du même coup de sécuriser le maintien en temps voulu en championnat. Passant la phase de poules de la petite coupe d’Europe à la surprise générale et forte d’un seizième de finale historique face à la Juventus, la formation du Kanak est aussi parvenue à se hisser pour la deuxième fois consécutive en finale de la plus vieille compétition hexagonale. Malheureusement giflé par Toulouse (5-1), ce Nantes-là ne réalise donc pas le même doublé que vingt trois ans plus tôt. Les semaines qui suivent sont un chemin de croix et le président Waldemar Kita doit évincer Antoine Kombouaré du banc pour se laisser une chance de ne pas (re)tomber à l’échelon inférieur. Le novice Pierre Aristouy (ancien joueur du club) est nommé le mois dernier avec Oswaldo Vizcarrondo comme adjoint pour créer un électrochoc. L’ancien coach des moins de 19 ans des Jaunes a quatre matchs pour éteindre l’incendie. Il ne prend qu'un point sur les trois premiers et se présente face à Angers avec l’obligation de remporter sa première victoire.
Vers la fin d’un cycle, mais le flou persiste
Si le nouveau nommé sur le banc a su trouver les mots pour réveiller l’orgueil de ses joueurs à l’image de Ludovic Blas, passeur décisif, Nantes a donc attendu la dernière journée pour mettre fin à la terrible série en cours de 14 matchs sans victoire. La relégation évitée, la question est aujourd’hui de savoir quel espèce de projet le boss nantais va mettre en place pour éviter les erreurs du passé. Entre les joueurs en fin de contrat et ceux qui devraient être vendus sans trop de difficulté, c’est dans un véritable flou artistique que baigne le club aujourd’hui. Quid de Aristouy ? Le technicien souhaite rester, l’appel du pied est clair envers sa direction, mais sans garantie. Waldemar Kita ayant visiblement d’autres priorités pour son club, lui qui rêve d’un certain champion du monde 1998 (Patrick Vieira) pour venir poser ses valises dans la cité des ducs la saison prochaine. Libre de tout engagement après ses passages à Nice et Crystal Palace, l’ancien milieu défensif d’Arsenal et de l’Inter Milan émarge à 5 millions annuels. Problème de taille pour les deux hommes, car même si un accord verbal venait à se faire, il faudrait à l’ex technicien des Aiglons diviser son salaire par 20 pour rentrer dans la grille salariale du FC Nantes. Équation donc pratiquement impossible à résoudre. Les semaines qui vont venir nous diront si le patron des canaris va être capable de monter un plan digne de ce nom pour maintenir le navire à flots dans l’élite ou si le club connaîtra dans les années à venir la même destinée qu’après 2005, à savoir, finalement, le déclin. D’où l’expression : reculer pour mieux sauter.
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