C’est une confirmation, comme une lettre d’adieu sans y mettre les formes. La liste de Didier Deschamps est prête, donnée à la presse de manière succinte avec la rhétorique qu’on lui connaît. Et il n’en sera pas. Il, c’est bien sûr Olivier Giroud, installé en pointe de la sélection depuis plus d’une demi-décennie, attaquant complet, racé, dont le fait d’arme est d’être le co-meilleur buteur en activité des Bleus avec quarante-six buts inscrits en cent dix sélections, à cinq petites unités de Thierry Henry et surtout devant un certain Michel Platini, même si l’on ne parle pas là du même profil ni de la même époque, les chiffres sont éloquents et imparables.
Le joueur se dit surpris de cette absence, arguant le fait de ne pas avoir été contacté personnellement par « la Dèche » afin d’avoir quelques explications concernant cette décision prise pour la deuxième fois consécutive. D’autres joueurs - ou anciens - désormais consultants comme Mathieu Valbuena sont sortis du bois ces derniers jours pour dénoncer les méthodes du patron des Bleus.
« Giroud fait partie de l'histoire de l’équipe de France, tu dois lui montrer beaucoup plus de respect. Deschamps, ça lui prend 5 minutes de l'appeler pour lui dire qu'il ne le sélectionne pas. Giroud, ce n'est pas n'importe qui, il n'a pas le passé d'Anthony Martial ! »
Une décision prise avant l’Euro ?
Clairement, les propos de l’ex-milieu de terrain de l’Olympique de Marseille sont recevables et la méthode utilisée par le sélectionneur soulève des interrogations. Mais le choix de « Dédé » n’a t’il pas été fait en amont ? Par exemple en juin dernier après la victoire des tricolores sur la Bulgarie en préparation du championnat d’Europe des nations qui avait vu la sortie du nouvel attaquant rossonero dans la presse critiquer ouvertement un certain Kylian Mbappé pour son manque d’altruisme envers lui ?
« Bien-sûr qu’il paie »
Pour Vincent Duluc, journaliste à l’Equipe, la réponse est limpide sur sa sortie concernant l’attaquant du Paris-SG : « Il a tourné la page sportivement avant de ne plus le prendre, c’est à dire qu’à l’Euro il jouait déjà un rôle complètement marginal ». Avant de conclure : « Dans l’enchaînement des choses qui sont parties de manière bancale et qui ont fini de manière bancale à l’Euro, il y a celle-ci, qui est grosse. Bien-sûr qu’il le paye ! Dans l’interview qu’on a fait au mois d’août, il y en avait que pour lui. Il n’a dit du mal que d’Olivier Giroud ».
Objectivement, si on se base sur l’avis du journaliste de renom du premier quotidien sportif français, on doit admettre que la communication du champion du monde 1998 a de quoi laisser perplexe. Dans sa dernière conférence de presse, il explique l’absence de l’ancien Gunner comme un choix sportif sans en préciser davantage. Il le range donc dans le même panier que Steve Mandanda, non-retenu également, mais pour des raisons tout à fait justifiables.
L’explication est donc là : on privilégie la vie de groupe.
Selon deux journalistes réputés d’un grand magazine sportif, Didier Deschamps ne serait pas rancunier mais pas d’une franchise absolue non plus.
On pourrait y ajouter une communication basée sur une certaine langue de bois assumée depuis plusieurs années et clairement banalisée aujourd’hui dans le monde du football où savoir lire entre les lignes est devenu un atout indéniable pour mieux comprendre l’envers du décor.
Doit t’on donc en conclure, comme l’avance Vincent Duluc, que l’avenir de Olivier Giroud en équipe de France est d'ores et déjà scellé à trente-cinq printemps ?
La question se pose désormais et pour beaucoup, la réponse est déjà toute trouvée.
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