C’est LE grand match, celui que tout le monde attend. Enfin, quand on dit tout le monde, on pense surtout aux fans des deux clubs ainsi qu’aux amoureux du football et ce mois de Février pourrait bien être le baromètre de la saison autant qu’il va gâter les supporters puisque deux Classiques sont programmés, l’un en Coupe de France dès ce mercredi et l’autre à la fin du mois en Championnat.
Le premier, donc, qui va réunir les deux clubs au Vélodrome pour la première fois depuis l’édition 2003-2004 qui avait vu, à l’époque, les Parisiens de Vahid Halilhodzic prendre le dessus sur les Marseillais de José Anigo au terme de la prolongation grâce à un but de l’Argentin Juan Pablo Sorin. Cela fait donc dix-huit ans que les deux formations ne se sont plus affrontées dans l’enceinte phocéenne au sein de la plus vieille des compétitions hexagonales. Ce fut d’ailleurs la saison (la seule) d’un certain Didier Drogba sous le maillot olympien et la dernière de l’entraîneur de l’époque José Anigo sur le banc, lui qui avait remplacé Alain Perrin, limogé au milieu du mois de Janvier. Ce qui n’avait pourtant pas empêché l’OM de se faire sortir par le club de la Capitale mais qui, comme cadeau de consolation, avait rallié la finale de la Coupe de l’UEFA quelques mois plus tard avec son intérimaire de coach, perdue face au FC Valence à Göteborg (0-2). Année à deux visages cette saison-là, avec deux hommes sur le banc, des résultats en dents de scie, une petite septième place en championnat mais tout de même un statut de vice-champion d’Europe à la clé. Le genre de saison en mode montagnes russes dont seul le club phocéen a le secret.
Le PSG et Février, le mois de tous les dangers
Avec son avalanche de blessés (et pas des moindres), c’est diminué que le Paris SG de Christophe Galtier s’avance au Vélodrome. Privé effectivement de Kylian Mbappé, Sergio Ramos et Renato Sanches, quand on sait que la présence de Neymar est encore incertaine, le club parisien arrive avec une garantie : celle d’installer Lionel Messi au coeur du jeu mais avec l’incertitude qui plane autour du rendement de certains cadres, loin d’être irréprochables sur les dernières rencontres. Sachant que le Bayern Munich arrive à grand pas en Ligue des Champions (dans huit jours au Parc), l’ex-coach de Saint-Etienne sait que son équipe devra être à cent pour cent de ses capacités afin de ne pas revivre les désillusions des saisons précédentes. Mais après un mercato hivernal raté dans les grandes largeurs (ou raté tout court, c’est selon), et peut-être même le pire depuis longtemps - aucune arrivée notable, départs de Pablo Sarabia (Wolverhampton) et Keylor Navas (Nottingham Forrest) sans être remplacés - on se demande bien comment le PSG va pouvoir lutter sur tous les tableaux avec un effectif diminué par rapport à la première phase de la saison. On attendait du directeur sportif Luis Campos - pourtant une pointure dans le domaine - des renforts de qualité : le dossier Milan Skriniar ne s’étant pas concrétisé cet hiver - ou encore les pistes menant à Ryan Cherki (Lyon), Malcom (Zenit) ou Bakayoko (PSV Eindhoven) pour renforcer le couloir droit, le club parisien a essuyé moult échecs. Pire : le cas de Hakim Ziyech, pourtant apparemment ficelé au point que le joueur passe sa visite médicale à Paris avant que son club, Chelsea, ne fasse capoter l’affaire en envoyant par trois fois (?) les mauvais documents en toute fin de soirée de la deadline. Doit-on y voir un manque de pragmatisme du côté parisien, ou un enchaînement de maladresses chez les Blues, voire une possible volonté de ne pas renforcer un club rival sur le plan européen ? Ces questions resteront sûrement en suspens mais il y a, aujourd’hui, matière à s’interroger.
L’OM, l’effet Tudor et fin de série
Alors que son homologue se demande comment son club va réussir à passer ce mois-ci sans nouveau blessé, le bilan du marché hivernal n’est pas exactement le même côté marseillais. Igor Tudor, critiqué à son arrivée comme l’ensemble de ces prédécesseurs, est à l’heure actuelle adoubé par le Vélodrome et a réussi à imposer son style. Ruslan Malinovskyi, Azzedine Ounahi et Vitinha sont arrivés, rendant un secteur offensif bien fourni jusqu’à la fin de l’exercice, tandis que Gerson, Bamba Dieng, Luis Suarez et Pape Gueye ont fait le chemin inverse. Longoria est donc, en une seule fenêtre de transferts, parvenu à vendre son attaquant indésirable pour recruter la nouvelle pépite portugaise du moment et cerise sur le gâteau, attrapé dans ses filets l’une des révélations marocaines du mondial qatari au nez et à la barbe d’un club comme le Napoli, le tout pour dix millions d’euros, bonus compris. Rien que ça. Les semaines qui vont suivre nous diront si ces choix ont été les bons mais on doit déjà admettre que si la mayonnaise prend, il s’agira là d’un nouveau coup de maître du head of football de l’OM. Les marseillais qui par ailleurs, viennent de mettre fin à une série de dix matchs sans défaite en étant stoppés par le voisin niçois dimanche soir (1-3) qui les voient désormais distancés dans la course au titre de huit points… Mais, en étant un minimum objectif, qui voyait les Phocéens lutter avec le PSG au plus fort des 38 journées de championnat ? Même en connaissant la rivalité des deux équipes, les hommes de Tudor ne sont pas programmés pour un éventuel sacre alors que ceux de Galtier ne jurent que par cela, en plus de la C1 comme véritable Graal.
Le Classique de ce mercredi s’annonce bouillant et les semaines qui vont venir nous aiguilleront un peu plus sur la capacité de Pablo Longoria à faire grandir cet OM-là, ainsi que sur celle de Galtier a garder le contrôle sur son groupe sans le faire exploser en route.
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