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Quelles perspectives pour le Maroc après la Coupe du monde 2022 ?

L’équipe nationale du Maroc a été la grande sensation du Mondial qatarien disputé au crépuscule de l’année 2022. Première nation africaine à atteindre le dernier carré de la compétition, elle demeure également la première du monde arabe à réaliser pareille performance, et ce, lors du premier Mondial disputé dans un pays arabe. Après avoir enchanté des centaines de millions de personnes à travers le monde, il est temps pour le Maroc de faire fructifier ses résultats. Et les perspectives sont nombreuses et alléchantes.

L’Odyssée marocaine

Outsiders, tel pouvait être le statut des Lions de l’Atlas lors de leur entrée en lice, le 23 novembre dernier, contre la Croatie. Outsiders de leur groupe, le F, pouvait-on imaginer, tant ce dernier était relevé. Outre les vice-champions du monde croates, la Belgique, troisième de la Coupe du monde 2018, et le Canada, pressenti comme une possible surprise au Qatar, se dressaient sur le chemin de la Montakhab. Solides face à la Croatie, les hommes de Walid Regragui allaient se défaire des Diables Rouges avant de triompher du Canada puis filer en huitièmes-de-finale, premiers de leur groupe qui plus est ! Au tour suivant, l’Espagne, championne du Monde en 2010, pouvait mettre fin au rêve marocain. Il n’en fut rien. Le Maroc l’emporta aux tirs au but et devint le quatrième représentant de la CAF (Confédération africaine de football) à se qualifier pour les quarts-de-finale après le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010). L’obstacle espagnol franchi, ce fut au tour du Portugal de Cristiano Ronaldo de mordre la poussière et l’exploit devint historique. La suite, c’est l’élimination lors de la demi-finale face à l’équipe de France, puis une défaite face à la Croatie dans le match pour la troisième place.

La formation marocaine à l’honneur, symbole des investissements de Rabat dans le football

Cette épopée porte le sceau de la formation marocaine. Si seize membres de l’effectif (dont le sélectionneur lui-même) sont des bi-nationaux, quatre joueurs, un à chaque ligne, furent formés à l’académie Mohammed VI. Cette structure, moderne et ambitieuse, fut fondée en 2008 selon la volonté du souverain chérifien afin de développer le football professionnel au sein du royaume. Symbole de cette avancée, le Botola Pro - la première division marocaine - rayonne désormais sur la scène continentale grâce au Wydad, au Raja de Casablanca ou encore au RS Berkane. Le coût de ce centre de formation avoisina les 140 millions de dirhams, soit entre 12 et 13 millions d’euros. La formation en elle-même fut confiée à Nasser Larguet, ancien entraineur de l’Olympique de Marseille et directeur technique national (DTN) entre 2014 et 2019, aujourd’hui en poste en Arabie saoudite. Formateur de profession, il officia en tant que directeur technique de l’académie entre 2008 et 2014.

Le Maroc, nouvelle place forte du football africain

Les investissements massifs effectués par le pouvoir s’inscrivent dans la continuité d’une ambition non-dissimulée de faire du Maroc une place forte du football. Une ambition qui est née pendant le  règne de Hassan II (1961-1999). À deux reprises, la Fédération royale marocaine de football avait candidaté à l’organisation d’une Coupe du monde. C’était en 1994 et en 1998. La candidature marocaine avait été à chaque fois devancée par plus puissant sur la scène internationale (États-Unis puis France). Loin de perdre tout espoir d’accueillir les trente-deux meilleures sélections nationales sur son sol, le royaume chérifien ne renonça pas après ces deux premières tentatives infructueuses. 2006, puis surtout 2010 s’ajoutèrent à la liste des échecs comme plus tard 2026.

Néanmoins, il se pourrait que les performances de son équipe nationale offre un nouveau statut à la nation marocaine. À l’évidence, le Maroc fait désormais partie du consortium des grandes nations de football. Cette réussite pourrait conséquemment donner un peu plus de crédit aux desseins marocains sur la scène internationale. Peu après le Mondial 2022, la ville de Tanger (accompagnée de Rabat) s’est imposée comme une évidence pour accueillir la Coupe du monde des clubs de la FIFA, comme si la côte du royaume avait subitement grimpé après l’épopée qatarienne. Sur sa lancée, il vise l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations dont l’édition 2025 a été retirée à la Guinée. Disposant des infrastructures nécessaires à l’organisation d’un tel événement, le Maroc peut également compter sur l’omniprésent président de la fédération royale, Fouzi Lekjaa. Avant de se pencher sur la construction d’un grand stade moderne à Casablanca et de rêver ensuite d’accueillir la deuxième Coupe du monde africaine, dès 2030 ?

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