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Point de vue

Un Real irrésistible, Benzema en or ?

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Le Real Madrid a donc remporté la 14ème Ligue des champions de son histoire, ce qui fait de lui, à n’en pas douter, le plus grand club du monde à l’heure actuelle. La victoire face au Reds samedi soir (1-0), dans un stade de France bondé et aux trois quarts garni de supporteurs anglais, le club merengue a fait parler son expérience pour venir à bout des hommes de Jürgen Klopp, punis par leur manque de réalisme. Pour ce dernier rendez-vous de la saison, trois hommes étaient particulièrement attendus : le sénégalais Sadio Mané, l’égyptien Mohamed Salah et le français Karim Benzema.

Liverpool, pétards mouillés

 

On s’attendait à un grand Liverpool, un grand Salah, un grand Mané également et un Thiago Alcantara prenant le jeu à son compte. Trois hommes capables de déclencher une action de but à partir de pas grand-chose. On a surtout vu un manque inhabituel de réussite symbolisé par cette frappe de l’ailier sénégalais repoussée sur son poteau par Thibaut Courtois au bout d’un slalom dans la défense Madrilène (21’). Peu avant, une frappe trop enlevée d’Alexander-Arnold (19‘), une reprise de Salah (17’), entre autres, toutes hors-cadre ou sans surprendre le portier Belge. 

Et c’est bien le problème des Reds cette saison en finale : sur les deux coupes domestiques (FA Cup et Carabao), aucun but inscrit dans le temps réglementaire, ni même au terme de la prolongation… On a, en effet, dû attendre la séance des tirs au but pour que la bande de Klopp puisse enfin concrétiser. Chaque fois, la victime se nommait Chelsea. Ce samedi, le morceau d’en face était un poil plus imposant…

Courtois, la muraille de Madrid

 

Des Reds, si fringants en championnat, un trio offensif quasi inarrêtable, mais une certaine capacité à trembler dans les moments importants. Si on se remémore la première période de la demie-aller face à Villarreal (2-0), ce Liverpool avait aussi vendangé lors des quarante-cinq premières minutes avant de prendre le dessus en début de second acte, pour se faire peur au retour et finalement plier l’affaire après l’entrée de Luis Diaz. Ce samedi, le colombien a été muselé par le latéral Daniel Carvajal et le dernier rempart s’appelait Thibaut Courtois qui, on peut le dire, ne l’a pas franchement été avec les deux fusées anglaises. Ses interventions ont maintenu la maison blanche en vie, tout comme cela avait été le cas face à City (souvenez-vous de ces parades devant Phil Foden et Riyad Mahrez…). Le genre d’arrêt qui soulage les camarades et écoeure l’adversaire. Quel dommage que le Ballon d’Or ne récompense que les attaquants…

Benzema, un leader record

 

Justement, on y vient. Alors que France Football donnera son verdict en octobre, le monde du ballon rond a déjà les yeux rivés sur le sésame. Sera t’il français ? Vingt-deux ans après un certain Zinédine Zidane, reviendra-t-il dans les bras d’un autre algérien d’origine ? La question, aujourd’hui, se pose inéluctablement. Qu’on l’aime ou pas, le joueur divise. Un comportement longtemps loin d’être irréprochable pour, à trente-quatre ans, atteindre la maturité et postuler à la récompense suprême. Cela tombe bien, avec ses quinze buts dans la reine des compétitions et son titre de champion d’Espagne, il a deux sérieux arguments à faire valoir. Pour rappel, le dernier à avoir atteint ce nombre invraisemblable de réalisations fut un portugais répondant au nom de Cristiano Ronaldo. Sacré référence, n’est-ce pas ?

Un mode de scrutin changé, qui pour en profiter ?

De tous les suiveurs de la sphère, chacun voit en Karim Benzema un joueur désormais complet et qui semble aujourd’hui cocher plusieurs cases. Seulement, celle du palmarès pourrait lui être fatal. Son rival, Sadio Mané, a remporté la Coupe d’Afrique des Nations en début d’année, inscrivant le pénalty victorieux en finale, battant l’Egypte de… Mohamed Salah. Si on tient en compte ce paramètre, “El Nueve” et le “Pharaon” seraient hors-course. Autre critère compliqué : la classe du joueur et son fair-play. Inutile de détailler les affaires extra-sportives dans lesquelles l’attaquant des Bleus a été mêlé pour savoir qu’il n’est pas spécialement le mieux placé. Deux choses qui pourraient faire pencher la balance en sa défaveur… Même s’il est devenu le leader de son club et des Bleus – ce qui est en soi une énorme performance et un signe évident de sa progression – Karim Benzema cumule deux statuts particulièrement rares chez un joueur de sa trempe : celui d’être, à l’issue de cette saison, le meilleur avant-centre du monde et le plus controversé, même si chez nos homologues espagnols et particulièrement madrilènes, il fait (logiquement) l’unanimité.

Des votants objectifs ?

La question est de savoir aujourd’hui si dans notre beau pays, les journalistes – même n’étant plus uniquement décideurs – sont-t-ils tous prêts à cocher le nom de Benzema en tête de leur short-list. Le scrutin s’étant réduit aux cents premiers pays à l’indice FIFA (au lieu de 170 auparavant), va t’on avoir un vote plus cohérent pour autant ? Quid des pays africains et américains, à qui on veut donner plus de crédit ? Deux interrogations majeures qui pourraient bien entraver l’objectivité de la décision finale.

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